c) Une relation qui s'inscrit désormais dans le cadre du rapprochement de la Russie avec les structures européennes et atlantiques

Le rapprochement entre la Russie d'une part et l'Union européenne et l'OTAN d'autre part devrait contribuer, par ailleurs, à détendre les rapports entre les deux pays baltes et Moscou. Les diplomaties européenne et américaine oeuvrent, en tout état de cause, en ce sens.

Si le souci de se prémunir contre la puissance militaire, politique et énergétique de Moscou demeure une constante des politiques extérieures lettone et lituanienne, il n'existe aucune opposition aux partenariats noués entre la Russie, l'Union européenne et l'OTAN. Les assurances obtenues en matière militaire de la part de l'Alliance atlantique suite à la guerre entre la Géorgie et la Russie comme le souhait réitéré à plusieurs reprises par l'Union européenne de parvenir au désenclavement énergétique des pays baltes à l'horizon 2015 facilitent un tel assouplissement des positions. La participation des États baltes aux côtés de la Russie au projet de dimension septentrionale de l'Union européenne, sorte de partenariat euro-méditerranéen nordique, illustre cette volonté de dialogue.

Conçue lors de sa création en 1999, grâce à l'impulsion finlandaise, comme le pendant nordique du processus euro-méditerranéen de Barcelone, la dimension septentrionale visait initialement à contribuer au développement économique et à la démocratisation de la région, ainsi qu'à favoriser la protection de l'environnement local.

L'entrée de la Pologne et des États baltes dans l'Union européenne, ainsi que la création des quatre espaces communs de coopération entre l'Union européenne et la Russie (économie - liberté, sécurité et justice - sécurité extérieure - recherche, éducation et culture) ont conduit à la redéfinition de la dimension septentrionale. De politique régionale, elle devient désormais politique commune, reposant notamment sur le respect de l'égalité entre les États et les organisations participants.

Par ailleurs, les négociations en cours pour renforcer le partenariat Union européenne-Russie, notamment en ce qui concerne les visas, rencontrent un écho a priori positif, la libéralisation du régime des visas pouvant, notamment, faciliter les échanges économiques. La Lituanie s'est, à cet égard, associée à la Pologne pour demander une suppression des visas européens pour l'enclave de Kaliningrad.

Cependant, malgré cet appui officiel aux négociations entre la Russie et les organisations européenne et atlantique, il convient de relever la résurgence récurrente de crispations, comme en ont témoigné, en Lettonie et en Lituanie, les réactions politiques au projet de vente de quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral par la France à la Russie. Dans le même ordre d'idées, la nouvelle impulsion donnée à la relation OTAN-Russie lors du sommet de Lisbonne ne saurait conduire, aux yeux des gouvernements baltes, à remettre en question le calendrier initialement envisagé pour le déploiement du bouclier anti-missile, qui ne saurait d'ailleurs se substituer à la dissuasion nucléaire.

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