2. Quelles incidences politiques ?

Si l'objectif d'une adhésion à la zone euro est régulièrement réaffirmé par les gouvernements letton et lituanien, il convient de s'interroger sur la faisabilité politique d'un tel projet. La poursuite de la politique de réduction des dépenses publiques et les réformes structurelles que le passage à la monnaie unique implique suscitent un certain nombre de réserves au sein des deux pays, au regard de leur coût social et politique.

La présidente lituanienne a ainsi récemment indiqué que la priorité pour 2012 demeurait à ses yeux de ramener les pensions de retraite à leur niveau d'avant la crise. Ce faisant, elle fragilise l'objectif poursuivi par le gouvernement d'obtenir un déficit public inférieur à 3 % à cette date, condition sine qua non pour respecter les critères de Maastricht.

En ce qui concerne la Lettonie, les négociations sur le budget 2011 ont mis en lumière les dissensions au sein de la majorité sur l'ampleur des mesures d'ajustement adoptées à cette occasion. Adoptée définitivement le 21 février dernier, la loi de finances répond aux objectifs des bailleurs internationaux d'obtenir une consolidation budgétaire d'environ 400 millions d'euros. Un accord in extremis a pu être obtenu pour atteindre ce montant, via 72 millions d'euros supplémentaires obtenus par l'intermédiaire de nouvelles recettes fiscales et d'économies budgétaires. Le ZZS s'est avéré, à cet égard, être un partenaire de coalition difficile à convaincre. Cette formation ne jugerait, en effet, pas forcément prioritaire une adoption de l'euro à l'horizon 2014 et envisage un remboursement sur vingt ans de l'aide internationale. Les négociations sur la loi de finances 2012 s'avèrent donc de fait d'ores et déjà difficiles et pourraient fragiliser le projet européen du gouvernement actuel.

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