ANNEXE 3 - LISTE DES ACTIONS MISES EN oeUVRE PAR L'UNSS POUR FAVORISER LA PRATIQUE FÉMININE

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ANNEXE 4 - CONTRIBUTION ÉCRITE DE L'ASSOCIATION DES MAIRES DE FRANCE (AMF)

Paris, le 4 avril 2011

Département Action sociale, Éducative, Sportive et Culturelle

N/Réf : VB/CV - Note n°34

Affaire suivie par Valérie BRASSART

AUDITION DE L'AMF PAR LA DÉLÉGATION AUX DROITS DES FEMMES
ET À L'EGALITÉ DES CHANCES ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES

SUR LA PRATIQUE SPORTIVE FÉMININE

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CONTRIBUTION ECRITE

Le sport est l'une des principales activités extraprofessionnelles des Européens : 30 % des hommes pour 16 % des femmes et 63 % des garçons pour 37 % des filles de 15 à 24 ans déclarent pratiquer régulièrement une activité sportive (source : Livre Blanc sur le Sport - Commission Européenne - 11 juillet 2007).

En France, selon une étude réalisée en 2010 par Audencia Nantes School of Management, Ineum Consulting et Kantar Media intitulée « Le temps libre des Français dédié au sport », il ressort qu'en 2009 (derniers chiffres connus) 23,5 millions de Français de plus de 15 ans déclarent pratiquer un sport, soit 47 % de la population ce pourcentage atteint 58 % chez les jeunes de 8 à 19 ans).

Si en 1968, seulement 9% des femmes pratiquaient un sport, elles sont aujourd'hui 48 % à avoir une pratique sportive. Mais il est vrai que le nombre de licenciés sportifs reste fortement masculinisé, 2/3 des licenciés français étant des hommes.

Bien que la mise en oeuvre d'une politique sportive communale ou intercommunale ne soit pas le résultat d'une contrainte réglementaire, les communes et leurs groupements sont toutefois très largement présentes dans l'organisation du sport en France. Leurs domaines d'intervention portent sur les équipements sportifs, le soutien à l'activité sportive (subventionnement des clubs, prestations de services avec les clubs professionnels, mise à disposition de personnel ou de moyens de transports...), l'animation (participation à l'enseignement de l'EPS, mise en place d'école municipale des sports...) ou de manifestations sportives.

Question n°1 : Les politiques municipales en matière de sport scolaire et extrascolaire sont-elles attentives à la promotion du sport féminin ? Comment peuvent-elles le prendre en compte ? Avez-vous connaissance d'initiatives particulièrement intéressantes qui gagneraient à être connues et imitées (horaire d'accès aux équipements et activités, activités mère-enfants, etc.) ?

L'augmentation de la pratique féminine se traduit petit à petit dans les offres sportives des communes et de leur groupement. Dans le cadre des conventions d'objectifs et de moyens en contrepartie des subventions qu'elles peuvent apporter, les communes et leur groupement peuvent demander des actions spécifiques en direction du sport féminin. De même, certaines collectivités apportent des aides financières et un soutien aux clubs de haut niveau, plus particulièrement lorsqu'il s'agit de clubs féminins, afin de permettre le développement d'une pratique sportive plus féminine territorialement.

Cependant, cette offre peut s'avérer parfois difficile à mettre en oeuvre pour plusieurs raisons :

- la pratique féminine licenciée est faible et les attentes des femmes pour l'exercice d'une activité sportive diffèrent sensiblement de celles des hommes dans les types et les conditions de pratiques : la pratique de sport de loisirs s'est développée au sein de la société. Dans l'exercice de leur pratique, les femmes sont plus à la recherche de détente, de bien-être, de convivialité, d'entretien de la forme physique, de lien social, de découverte de la nature... Dans le cadre de l'exercice de la pratique sportive, les hommes sont davantage attirés par la compétition, le dépassement de soi.... La pratique sportive féminine tend plus, lorsqu'elles sont licenciées, à l'exercice d'un sport individuel que d'un sport collectif.

- Les horaires de mise à disposition d'équipements sportifs peuvent ne pas correspondre aux horaires de la pratique féminine. Les communes doivent prioritairement mettre les équipements à disposition du sport scolaire.

- Les clubs et associations situés sur le territoire de la commune offrent peu ou pas de pratiques de loisirs pouvant correspondre aux attentes des femmes. Peu de clubs offrent, lors de la pratique sportive des enfants, une pratique sportive pour les mamans qui la plupart du temps les accompagnent.

- Il est également démontré que les femmes qui souhaitent s'investir dans la vie de leur club en exerçant une fonction à responsabilité en son sein peuvent, si elles n'arrivent pas à accéder à cette fonction, arrêter la pratique sportive. Il est dans ce cas extrêmement difficile pour une commune d'imposer au club une présence minimale de femmes.

- La garde des enfants, plus compliquée à certaines heures, peut s'avérer un frein à la pratique sportive féminine, notamment pour les familles monoparentales.

- En zone urbaine, et notamment en ZUS, seule 1 fille sur 8 pratique une activité sportive. Plusieurs raisons peuvent être avancées : des freins sociaux-culturels liés à la mixité de l'activité sportive, le fait que les entraînements ont lieu le soir (la section sportive du lycée ou du collège est donc le seul lieu où ces jeunes filles peuvent pratiquer du sport), le tarif d'inscription à l'activité trop élevé pour certaines familles...

L'AMF a connaissance de quelques initiatives mises en oeuvre par les collectivités :

- A Besançon, l'Office Municipal du Sport comporte 4 commissions permanentes dont une relative au sport au féminin.

- La ville de Venissieux a mis en place, pour l'année 2011, un appel à projet pour soutenir des projets concernant les femmes : les projets présentés devront s'appuyer sur la pratique d'activités physiques et sportives de loisirs (non compétitives). Ces projets devront avoir pour objectif principal de mobiliser des femmes autour d'enjeux liés à la prévention et à la santé, au développement de la mixité, de l'intégration et du civisme, notamment dans les ZUS.

- La ville de Lille soutient, avec l'aide de son service des sports, l'association « L'Olympique Lille Sud » : les actions visent à améliorer la vie du quartier en proposant un sport proche et diversifié : mise en place d'ateliers de remise en forme, organisation de manifestations sportives féminines, création d'ateliers d'expression corporelle, propositions de randonnées pédestres... avec une proposition d'implication dans la vie associative et donc citoyenne en qualité de bénévole au sein du club.

- La ville de Dreux soutient l'association « Femmes plus », qui a ouvert des sections féminines de sport comme le football ou le rugby. Ces équipes sont destinées aux plus de 14 ans. Le club forme des femmes pour encadrer des jeunes et lie la pratique sportive à un projet éducatif.

L'Agence pour l'Education par le Sport (APPELS), dont l'AMF est partenaire, pilote un dispositif national visant à promouvoir les « bonnes pratiques » éducatives et sociales s'appuyant sur le sport et portées par des associations et des collectivités. Elle peut également, à travers les appels à projets, faire part d'initiatives particulièrement intéressantes dans le domaine du sport féminin.

Question n°2 : Les équipements sportifs municipaux et leurs dépendances (vestiaires...) sont-ils toujours bien adaptés à une pratique sportive mixte ? N'ont-ils pas tendance à privilégier des pratiques sportives actuellement plutôt orientées vers un public masculin (football, rugby) ?

Plusieurs auditions ont souligné que les garçons avaient tendance à s'approprier ces équipements sportifs au détriment de la pratique sportive féminine. Qu'en pensez-vous ? Certaines municipalités ont-elles trouvé des solutions pour y remédier ?

Si les équipements sportifs municipaux sont de plus en plus adaptés à une pratique sportive mixte avec un nombre de dépendances minimal de deux comme par exemple les vestiaires, certains équipements très anciens et notamment dans les piscines, ne répondent pas aux exigences et normes actuelles. C'est pourquoi l'AMF participe au Comité de Pilotage du Recensement des Equipements Sportifs mis en oeuvre par le ministère.

Pour répondre à cette difficulté, certaines collectivités mettent en place un accès avec alternance à l'équipement sportif : ainsi, à Strasbourg, l'accès à la piscine est réservé certains jours aux hommes, aux femmes ou pour une pratique mixte, mais cette pratique suscite un certain nombre d'interrogations voire de critiques.

La mise à disposition des équipements sportifs se fait prioritairement auprès du sport scolaire. Ensuite, selon la demande locale et la politique sportive mise en oeuvre par la commune, les clubs et associations ont accès aux équipements sportifs.

Dans le cadre d'organisation de manifestation sportive, les sponsors sont plus facilement trouvés pour les sports de type masculin. La médiatisation du sport féminin est actuellement faible, ce qui entraîne une demande plus forte de mise à disposition d'équipements sportifs privilégiant le sport masculin.

Question n°3 : Les subventions municipales versées aux clubs sportifs sont-elles attentives au souci de respecter un équilibre entre pratique féminine et pratique masculine ?

Comme il l'a été mentionné dans la question n°1, les communes et leur groupement passent des conventions avec les associations sportives en contrepartie de subventions.

Ces conventions sont un moyen pour les communes d'imposer un équilibre entre la pratique féminine et la pratique masculine, la pratique encadrée et la pratique de loisirs...

Certaines collectivités font le choix aujourd'hui de favoriser, par les subventions qu'elles apportent, la pratique féminine et soutiennent plus facilement qu'auparavant cette pratique.

Question n°4 : Mme Geneviève Fraisse proposait la semaine dernière la création d'un observatoire municipal pour évaluer les politiques qui fonctionnent pour permettre une égalité ou une mixité dans le sport. Quelle est la position de l'AMF sur ce point ?

L'AMF n'a pas pris de position sur ce point. Néanmoins, elle souligne l'existence d'offices municipaux des sports sur de nombreux territoires qui pourraient permettre une telle évaluation.

La mise en place d'un observatoire peut être envisagée mais seulement sur la base du volontariat et pour un champ d'évaluation touchant à l'ensemble des pratiques et non limité au seul sport féminin.

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