d) La consommation encore marginale des drogues de synthèse

L' ecstasy reste un produit globalement peu expérimenté , avec 2 % des personnes âgées de quinze à soixante-quatre ans en France. Cependant, le niveau d'expérimentation apparaît nettement plus élevé chez les jeunes adulte s (3,7 % à 15-34 ans) que chez les plus âgés (0,6 % à 35-64 ans). De plus, ce niveau apparaît en hausse depuis le milieu des années 1990. Le nombre de personnes âgées de douze à soixante-quatre ans ayant consommé de l'ecstasy au moins une fois au cours de leur vie est aujourd'hui estimé à 800 000 personnes et celui des usagers au cours de l'année à 200 000.

La fréquence de l'expérimentation d' amphétamines en population générale est relativement faible , avec 1,4 % des personnes de quinze à soixante-quinze ans. Chez les jeunes de dix-sept ans, l'expérimentation est de 1,9 % chez les filles et de 3,5 % chez les garçons, soit des chiffres en hausse par rapport à ceux de 2005, qui eux-mêmes avaient progressé après 2000. Cependant, la France reste moins touchée que des pays comme l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Italie et le Danemark, très fortement affectés à cet égard.

En règle générale, les usagers de l'ecstasy viennent de milieux festifs technos, qu'ils soient « commerciaux » (clubs, discothèques) ou « alternatifs » ( teknivals , free-parties ). Les comprimés et les gélules sont les formes plus répandues dans les premiers, et la poudre étant plus fréquente dans les seconds. S'agissant des amphétamines, si les milieux festifs sont très largement des lieux de consommation, celle-ci ne s'y limite pas et touche assez fréquemment des « jeunes errants » des espaces urbains.

M. François Thierry, (OCRTIS), a fait état de l'aspect encore peu développé de l'usage des drogues de synthèse en France, indiquant que nous étions « marginalement un pays consommateur d'ecstasy et d'amphétamines. On annonce une augmentation des saisies d'ecstasy de 500 % mais nous partons de chiffres extrêmement modestes : environ 700 000 cachets ont été saisis cette année, ce qui reste très en deçà des 2 à 3 millions saisis couramment par an il y a dix ans. Ce produit n'a donc pas fonctionné commercialement.

« L'ecstasy n'a pas la faveur du consommateur français, contrairement à ce que l'on constate aux Pays-Bas, en Belgique ou en Grande-Bretagne, mais cela ne signifie pas qu'elle ne resurgira pas sous une autre forme. Il faut noter qu'il existe d'autres produits assez proches qui peuvent devenir à la mode en quelques mois. L'ecstasy, en tout état de cause, ne représente pas un problème pour la France pour le moment, dans la mesure où, peu diffusée, elle est restée confinée dans des milieux particuliers pour ce qui est de l'usage mais aussi de la distribution. Ce n'est pas un produit aux mains du banditisme organisé » (29 ( * )) .


* (29) Audition du 26 janvier 2011.

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