E. LE SECTEUR DU NUMÉRIQUE

Le secteur des télécommunications argentin compte parmi les plus développés de la région latino-américaine . Le gouvernement argentin vient de décider de soutenir ce secteur. Quelques programmes ont ainsi été introduits, notamment dans le domaine des équipements informatiques et de l'e-gouvernement.

L'accès à Internet s'est développé de manière considérable ces dernières années, dépassant les 4,7 millions de connexions, pour 16 millions d'utilisateurs. Avec plus de 4 millions de connexions haut débit et une pénétration de 7,8 %, l'Argentine est l'un des pays du continent à l'indice de connexion Internet à haut débit le plus haut . Cependant, les inégalités sont immenses avec une véritable « fracture numérique » puisque 46 % des argentins ne se connectent jamais. Dans ce domaine, le programme « Connecter-Égalité », porté par la présidente Cristina Fernandez et le ministère de l'Éducation, prévoit la distribution de 3 millions d'ordinateurs portables aux élèves et professeurs du secondaire .

Le marché des TIC en Argentine est marqué par la prépondérance de grands groupes d'intérêts privés, notamment dans les secteurs de la téléphonie, de la radio et de la télévision. Ainsi, pour la téléphonie mobile, quatre compagnies opèrent par réseau propre : Claro (América móvil de Carlos Slim), Movistar (Telefónica) et Personal (Telecom Argentina) avec une technologie GSM, et Nextel avec iDEN.

L'Argentine occupe la première place en Amérique latine en ce qui concerne la pénétration de téléphonie mobile : celle-ci est de 125 % avec 50 millions d'appareils en service (pour 40 millions d'habitants). Si on observe une saturation du marché, l'essor de la 3G et des smartphones viennent compenser cet effet : durant le premier semestre 2010 se sont vendus en Argentine presque 500 000 smartphones, bien qu'il s'agisse du pays d'Amérique latine où la relation prix-salaire est la plus désavantageuse (1,11 salaire pour acquérir un smartphone).

L'Argentine connaît également une importante industrie du software , privilégiée par la libéralisation du marché, une main d'oeuvre hautement qualifiée, et la capacité à attirer des investissements d'entreprises internationales. Le secteur des TIC est très dynamique avec un des taux de croissance les plus rapides du continent, favorisée notamment par des politiques publiques comme la mise en place du FONSOFT (Fonds fiduciaire de promotion de l'industrie du software) dépendant de l'Agence nationale de promotion scientifique et technologique.

Concernant l'e-gouvernance en Argentine, plusieurs programmes ont été lancés : en 2000, le Plan national pour la société de l'information (PSI) sous l'égide du Secrétariat d'État pour les technologies, sciences et innovations, puis en 2003, le Plan national pour la société de l'information visant à développer l'e-gouvernance en Argentine par l'intermédiaire du Secrétariat à la gestion publique. Fin 2007, le ministère des sciences, technologies et innovations productive (MINCyT) remplace le sous-secrétariat du même nom, et reprend la main sur le thème de l'e-gouvernance. Le Plan national pour un gouvernement électronique (PNGE), créé en 2005 et mis en application en 2008, a pour objectif de favoriser l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) afin d'améliorer le service offert aux citoyens et d'optimiser la gestion publique. Cependant, ces projets se concrétisent parfois avec lenteur.

Enfin, en ce qui concerne la télévision numérique, l'Argentine a choisi en 2009 la norme ISDB-Tb , nippo-brésilienne, comme la plupart des pays de la région. Des tests ont été effectués dans la capitale en 2010 pour une prochaine extension à 47 stations émettrices (70 % de la population couverte). 16 signaux gratuits sont prévus.

Concernant la couverture 3G , les principales compagnies se sont concentrées sur les zones de la Capitale fédérale, la zone aisée de la banlieue de Buenos Aires, quelques villes de l'intérieur et les centres touristiques. En 2009, le réseau 3G était disponible dans plus de 300 villes et pour environ 70 % de la population.

Le contrôle et la régulation du secteur dépend, à travers la Commission nationale des communications (CNC) et le Secrétariat aux communications, du ministère de la planification fédérale, investissement public et services. Au niveau technique, la 3G pourrait connaître des évolutions, puisque les autorités envisagent de lancer dans les prochains mois un appel d'offre sur l'ouverture du spectre.

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