4. Autres formes
a) Commerces sur les lieux de transit

D'aucuns évoquent un développement accéléré du commerce sur les lieux de transit , où les phases d'attente sont naturellement propices aux sollicitations marchandes de toutes sortes. Le cas des aéroports, qui s'apparentent à des centres commerciaux, pourrait bientôt devenir, avec un impact démultiplié, celui des gares SNCF, des stations de métro, des stations service, voire des hôpitaux. D'ores et déjà, au Japon, les gares ressemblent à des centres commerciaux.

Commerces au sein des gares : le Japon précurseur ?

Au Japon, apparaissent des zones commerciales au sein des gares qui sont des lieux drainant un flux d'individus très important. C'est en 2005 que des groupes d'environ 50 boutiques, cafés, restaurants ont vu le jour dans l'enceinte des portiques à tickets des gares de Shinagawa (dans la partie sud de Tokyo) et d'Omiya (dans la préfecture de Saitama). Ce concept connaît depuis un succès grandissant et ce sont désormais une dizaine de gares qui sont dotées de ce type d'équipement.

Source : contribution de Baptiste Prudhomme « Traversée du désert pour les hypermarchés : quel avenir pour un modèle controversé et concurrencé ? » figurant au tome 3 du rapport « Villes du futur, futur des villes » de Jean-Pierre Sueur pour la Délégation sénatoriale à la prospective (juin 2011).

Ce type de commerce pourrait constituer une alternative valable au besoin de mieux articuler le temps des courses avec les rythmes imprimés par la vie active et peser - peut-être marginalement - à la fois sur la dynamique du commerce de proximité, du commerce électronique et des grandes surfaces.

Plus probablement, elle est susceptible de se coupler avec le commerce électronique, en ménageant la possibilité de faire ses commandes dans les gares, comme certaine formule commerciale expérimentée en Corée du Sud en a montré la voie ( supra ).

b) Regroupements de commerces

L'avenir des parcs d'activités commerciales (regroupements d'au moins 5 surfaces commerciales à ciel ouvert) et des centres commerciaux (ensembles d'au moins 20 magasins et services) ne peut être délié de celui des surfaces qui les composent, à commencer par les grandes surfaces alimentaires et spécialisées.

La logique gouvernant à la création et à la fréquentation de ces amas, ou « super-amas » commerciaux, souvent placés dans des zones péri-urbaines, se heurte frontalement à un mouvement de valorisation croissant de la proximité et du développement durable.

En conséquence, leur déclin n'est pas improbable. Toutefois, les synergies résultant de la perspective de trouver, au même endroit, un éventail particulièrement complet de propositions commerciales, pourrait contrecarrer ce mouvement. Diverses innovations (gardes d'enfants, spectacles, amélioration de la complémentarité et de la cohérence des offres...) pourraient même en renouveler l'attrait. Il se pourrait aussi que de nouvelles propositions, peut-être inspirées des « combini » à la japonaise, qui mettent en avant leur proximité et leur disponibilité, s'avèrent porteuses...

Regroupements de commerces à proximité : l'exemple japonais

Le commerce dans l'archipel se fait principalement par le biais de « combini » qui sont des magasins de proximité (500 m²) proposant principalement des produits alimentaires, cosmétiques, de la presse et papeterie. Si ce format de magasin est tant apprécié par les Japonais, c'est parce que les 40 000 points de vente se caractérisent par une ouverture 24h/24 et 365 jours/an, le suivi en temps réel du niveau des stocks, le traitement automatique des données clients (heure, achat par client...) ainsi qu'un éventail de services associés (points de livraison pour la VPC, règlement de factures, billetterie de spectacles, retrait d'espèces...).

En définitive, les « combini » répondent parfaitement aux exigences du consommateur moderne qui souhaite disposer d'un maximum de services en un minimum de temps. Les grands groupes français l'ont bien compris et en plus d'investir les centres-villes en développant des concepts similaires à ceux des « combini », ils s'implantent également de plus en plus près des infrastructures de transport (gares, aéroports).

Source : Ibid.

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