B. LE CONSTAT DE MOUVEMENTS DE PRIX DIFFÉRENCIÉS PAR PRODUIT

Les produits alimentaires connaissent, un à un, des évolutions qui se reflètent dans l'indice global mais il existe des spécificités avec des volatilités particulièrement fortes pour certains d'entre eux.

Source : COE-REXECODE. Matières premières. Janvier 2011

Ces singularités peuvent se retrouver dans les sous-catégories de produits ou en fonction des marchés concernés.

Ainsi, pour les grains, les amplitudes des prix du maïs sont apparues plus fortes que pour le blé ou l'orge ces dernières années.

Céréales

Source : COE-REXECODE. Matières premières. Janvier 2011

C. DES DIFFÉRENCES PAR MARCHÉ

Il peut y avoir des écarts entre les cours mondiaux et les prix observés sur les marchés nationaux ou locaux, ce dont témoigne le graphique ci-dessous qui retrace les évolutions des prix du blé tendre, respectivement sur le marché mondial tenu à Chicago et sur le marché français.

Source : COE-REXECODE. Matières premières. Janvier 2011

Le constat d'un écart entre les cours mondiaux et les prix des marchés plus locaux n'est pas anodin. Les « pris de gros » ne se transmettent pas nécessairement aux productions primaires et vice versa.

La complexité du système de prix s'accroît concrètement quand le marché résulte de la rencontre d'agents appartenant à des espaces nationaux différents. Comme en témoigne le schéma sommaire ci-dessous (qui rend compte des mécanismes de détermination des prix mondiaux).

Tous les producteurs n'ont pas un égal accès aux marchés internationaux ni même aux marchés plus décentralisés, ce qui peut accroître l'amplitude des variations de prix sur ces marchés et a pour effet de réduire l'efficacité du « signal-prix » duquel on attend normalement qu'il active des adaptations de l'offre agricole. Enfin, les décalages entre les prix de gros et les prix perçus par les producteurs de base, en même temps qu'ils peuvent neutraliser l'impact sur leurs revenus d'une « bonne orientation » des prix agricoles, renforcent les inégalités de position des producteurs.

À cet écart entre prix mondiaux et prix locaux s'ajoute le problème des effets de la répartition de la valeur ajoutée de la filière agro-alimentaire qui paraît ne pas favoriser les producteurs de base. Ainsi qu'on l'indique dans le présent rapport, cette situation renforce les inégalités de position des producteurs de base tout en contribuant à l'instauration d'un système d'incitations peu favorable à l'essor de la production agricole et nettement handicapant pour la mise en oeuvre du droit de l'alimentation par ses effets d'ancrage dans la pauvreté.