PREMIÈRE TABLE RONDE - LOGIQUES ET RÉSULTATS DES EXERCICES DE PROSPECTIVE : COMMENT POURRA-T-ON NOURRIR LE MONDE EN 2050 ?

A. MME CÉLINE LAISNEY, CHARGÉE DE MISSION AU CENTRE D'ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE DU MINISTÈRE DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE, DE LA PÊCHE DE LA RURALITÉ ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Bonjour à tous et à toutes. Je vous remercie de m'avoir invitée à participer à cet atelier. Je fais partie du Centre d'études et de prospective qui existe depuis bientôt deux ans au ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire. Je tiens à préciser que nous n'avons pas fait d'exercices de prospective sur la sécurité alimentaire mondiale à l'horizon 2050 mais plutôt sur tel ou tel aspect de l'offre et de la demande futures. En revanche, je crois que nous connaissons bien les exercices qui sont menés au niveau international ou au niveau français comme Agrimonde que Sandrine présentera tout à l'heure. J'ai donc choisi de présenter quelques exercices étrangers. En fait, je me suis limitée à trois exercices alors qu'il y en a bien d'autres mais le temps étant assez court, il a fallu faire un choix. Ces trois exercices sont d'abord deux références internationales en matière de prospective agricole : d'abord, la FAO, l'Organisation des Nations-Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation, qui fait des prévisions à horizon 2030 et 2050 ; ensuite, un travail qui avait été réalisé par l'IFPRI (International Food Policy Research Institute) - qui est l'Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires. Ce travail réalisé en 2005 est intéressant puisqu'il combine à la fois des prévisions et des scénarios, d'où une approche méthodologique un petit peu différente. Enfin, un exercice qui a été fait au niveau - cette fois-ci - national et qui est en cours : le Foresight britannique. J'en présenterai les premiers résultats qui sont disponibles.

L'exercice de la FAO, réalisé en 2006 puis réactualisé en 2009, bénéficie des statistiques abondantes dont dispose cet organisme en matière agricole. Il s'agit de projections tendancielles sur l'offre et la demande mondiales, l'esprit étant d'essayer de voir si elles vont ou peuvent se rencontrer à l'horizon 2050 ou s'il y aura des déséquilibres. Côté demande on commence par regarder la démographie : la FAO utilise les projections démographiques qui sont réalisées aux Nations-Unies et qui sont également une référence en la matière, avec comme on le voit une augmentation de la population mondiale d'un tiers environ, soit 2,3 milliards d'habitants de plus à l'horizon 2050. Je précise tout de suite qu'il s'agit de la variante médiane - ce que l'on oublie parfois - et qu'il y a une variante haute et une variante basse. On y reviendra tout à l'heure. Ce que l'on voit aussi sur ce graphique, c'est que l'essentiel de la croissance démographique aura lieu dans les pays en développement. C'est un des éléments de la demande future. L'autre élément, c'est l'augmentation des revenus. C'est basé sur des hypothèses tendancielles d'accroissement des revenus dans le monde en général et de rattrapage des pays en développement. C'est figuré ici avec en corollaire l'hypothèse qu'avec l'urbanisation viennent l'augmentation du revenu par tête et aussi un changement des habitudes de consommation alimentaire avec, en particulier, une augmentation de la consommation de produits d'origine animale. C'est important de retenir cette hypothèse sous-jacente puisque cela va se traduire en termes d'augmentation de la demande par des chiffres qui sont souvent cités : une augmentation de la production agricole qui devrait être de 70 % à l'horizon 2050 , avec à la fois l'augmentation démographique et l'augmentation des revenus et changements des habitudes alimentaires. On entend aussi parfois le chiffre du doublement de la production qui serait nécessaire à l'horizon 2050 soit presque 100 % ; ce chiffre concerne en réalité les pays en développement. En moyenne mondiale, c'est 70 % avec une augmentation des productions animales qui devrait être plus importante que l'augmentation qui concerne les productions végétales.

Pour ce qui est de l'offre, la FAO s'est posé la question de savoir quelles étaient les potentialités de développement de l'offre agricole - toujours à l'horizon 2050. Les données disponibles montrent qu' il y a encore de grandes marges en ce qui concerne les terres cultivables . Dans ses projections, la FAO envisage une certaine augmentation des terres cultivables mais ce n'est pas là que réside l'essentiel de la croissance de la production agricole future. Ce que l'on voit ici aussi, c'est que cet accroissement des terres cultivables aura lieu essentiellement dans les pays d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne. Par contre, dans d'autres continents, il y a peu de marges de manoeuvre. C'est important parce qu'on présente souvent ces perspectives alimentaires au niveau global mais il faut retenir qu' il y aura des déséquilibres importants selon les régions . Je pense que Monsieur Griffon reviendra aussi sur cette question. Cela posera certainement des problèmes. On voit aussi, encore une fois, que les potentiels cultivables sont très concentrés : treize pays correspondent aux deux tiers du potentiel. La FAO estime qu'il y a également des potentiels d'augmentation des terres cultivées. On voit aussi ici des différences importantes selon les régions - toujours l'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne qui représentent les potentiels les plus importants avec les problèmes que cela peut poser notamment de prélèvements de ressources en eau. Enfin, ce qui constitue l'essentiel de l'augmentation possible de la production, ce sont les progrès en termes de rendements , qu'il s'agisse d'amélioration des rendements mais aussi de combler les écarts de rendements qui peuvent exister entre différents pays et différentes régions. Effectivement, il y a des écarts qui subsistent, y compris entre des régions qui ont des conditions climatiques assez comparables et donc, déjà, combler cet écart permettrait d'augmenter de manière assez considérable la production agricole globale. À l'issue de ces perspectives du côté à la fois de la demande et de l'offre, la FAO arrive à la conclusion que l'offre peut satisfaire la demande mondiale à l'horizon 2050 grâce à l'extension des terres cultivées, à l'augmentation de l'irrigation et à des progrès de rendements qu'elle qualifie de « réalistes ». Mais il y a deux points importants à retenir : c'est que d'abord, qu'il peut y avoir des problèmes d'adéquation d'offre et de demande aux niveaux nationaux ou régionaux - bien sûr, cela n'est pas du tout exclu ; d'un autre côté - ce qu'il ne faut pas oublier - c'est que l'augmentation de l'offre ne sera pas automatique mais qu'elle dépend d'un certain nombre de conditions. Ces conditions sont aussi passées en revue par cet exercice de la FAO. En particulier, la condition absolument nécessaire, c'est l'augmentation de l'investissement dans l'agriculture et notamment dans les pays en développement. Ces besoins d'investissement ont été chiffrés à 83 milliards de dollars par an. On le voit aussi sur ce graphique, cela fait une différence par rapport à l'évolution tendancielle des investissements dans l'agriculture de ces pays. Ce sont des sommes qui ne sont pas négligeables. La FAO, pour cette augmentation, table à la fois sur une augmentation de l'investissement public et également sur l'investissement privé. En ce qui concerne l'investissement public, elle appelle notamment à une augmentation de l'aide publique au développement consacrée à l'agriculture. On voit sur ce graphique qu'effectivement, la part consacrée à l'agriculture dans l'aide publique au développement a beaucoup diminué depuis les années 1980. Elle appelle également à l'augmentation des investissements dans la recherche et le développement - c'est le corollaire - puisqu'il y a un lien assez fort entre l'augmentation des rendements et les investissements qui sont réalisés en matière de recherche et développement agricoles. On voit ici aussi que par rapport aux années 1970, surtout, mais aussi les années 1980, il y a eu non pas une baisse mais une décélération de l'augmentation des investissements en matière de recherche et développement. Ces conditions sont donc importantes. Il est à noter également que l'exercice ne prend pas en compte l'impact du changement climatique ni - c'est explicite - le développement des biocarburants. C'est donc une réserve de taille.

Je passe au deuxième exercice qui est celui de l'IFPRI et qui a été réalisé en 2005. L'IFPRI est un centre de recherche privé qui fait partie du groupe consultatif pour la recherche agricole internationale. Il est basé à Washington, il a des centres dans plusieurs pays en développement. Cet exercice est intéressant puisqu'il combine en effet des projections qui sont basées sur le modèle IMPACT, le modèle de référence qui est utilisé pour beaucoup d'autres travaux de prévision agricole et il est en même temps basé sur des scénarios, c'est-à-dire des hypothèses, qui sont différentes sur un certain nombre de variables. Dans ce cas présent, ce sont des hypothèses de politique et de commerce international. Là, on rejoint donc plus la prospective. Je vais résumer très brièvement les points forts de ces trois scénarios . Dans le premier scénario , le « scénario de politique progressive », les dépenses publiques pour l'agriculture et le développement rural augmentent, l'investissement s'accroît dans la recherche et le développement agricoles, l'efficacité de l'irrigation s'améliore et l'irrigation s'étend. Du point de vue des politiques agricoles et du commerce international, on assiste dans ce scénario à une baisse des subventions à la production des pays développés. L'augmentation de la production dépend essentiellement de l'augmentation des rendements plus que de l'extension des terres cultivables. Le deuxième scénario est un « scénario d'échec des politiques » avec des conflits commerciaux et politiques, pas de progrès dans les négociations internationales et multilatérales, des niveaux élevés de restrictions commerciales dans le monde entier - c'est un petit peu aussi le scénario qu'on a vu dans les années 2007-2008 - restrictions à l'exportation, un niveau du solde commercial céréalier des pays en développement qui demeure négatif à cause des détériorations des termes de l'échange et un ralentissement de la croissance des revenus dans les pays en développement. On voit donc bien que ce sont des hypothèses très en rupture par rapport à l'exercice de la FAO. Là, les pays en développement décrochent et ne rattrapent pas les pays développés. On assiste à a une diminution de la croissance des rendements pour toutes les récoltes, même pour la pêche, et une diminution de la croissance du bétail. L'intérêt de cet exercice est que les hypothèses démographiques sont différentes en fonction des scénarios. Je trouve cela pertinent parce que la démographie n'est pas une donnée qui est figée : elle peut évoluer en fonction des conditions sociales, économiques... Dans le premier scénario, on avait donc une hypothèse qui était plus faible que dans le scénario de la FAO puisque la population mondiale était de 8 milliards en 2050. Dans ce deuxième scénario, elle est un petit peu plus élevée au contraire : elle est de 9,6 milliards en 2050 avec l'idée, en fait, que plus il y a de développement et plus il peut y avoir une transition démographique rapide, et inversement. Le troisième scénario est aussi un scénario noir : là, il ne s'agit pas de protectionnisme mais de mauvais usage de la technologie, mauvaise gestion de l'irrigation, manque d'adaptation aux changements climatiques, d'investissements agricoles qui sont encore une fois faibles. Les croissances des rendements chutent encore plus que dans le second scénario. Comme il y a une chute des rendements, cela conduit les agriculteurs à se déplacer vers des zones marginales et beaucoup moins productives avec un accroissement des surfaces cultivées qui ne compense pas ces baisses de rendements et qui, en plus, posent des problèmes écologiques de déforestation et de dégradation des sols. Là aussi, la démographie est plus élevée que dans l'hypothèse médiane des Nations-Unies : elle est également de 9,6 milliards. Je vais présenter quelques résultats de ces scénarios. En termes d'augmentation des rendements au niveau des céréales, on voit bien que c'est surtout dans le premier scénario qu'il y a des progrès qui sont faits ; dans les deux autres, beaucoup moins - encore une fois, puisque les investissements sont moins importants. En termes de disponibilité calorique par personne, là aussi c'est le premier scénario qui présente le plus de progrès, les deux autres de manière beaucoup plus faible, surtout le dernier. En termes d'enfants malnutris, la diminution ne se produit que dans le premier scénario : dans les deux autres, on a au contraire une augmentation des enfants qui souffrent de la faim en Afrique subsaharienne. Ce sont donc plutôt des scénarios pessimistes. Depuis cet exercice, l'IFPRI a fait d'autres travaux qui concernent l'impact du changement climatique. En revanche, elle n'a pas croisé les deux séries de scénarios parce que c'est un peu compliqué de croiser des modèles socio-économiques avec des modèles biophysiques, mais c'est en projet.

Concernant le troisième exercice de prospective , il s'agit du Programme intergouvernemental de prospective britannique Foresight qui fait partie du Government Office for Science et qui est rattaché directement au Premier ministre. Son rôle est d'aider le gouvernement à penser le futur. Je pense que vous avez pris connaissance du programme Foresight dans le cadre des travaux pour la Délégation sénatoriale à la prospective. C'est un des exemples que l'on cite souvent. Le projet Global Foresight & Farming Futures a été lancé en novembre 2008 avec pour but d'analyser l'avenir du système alimentaire mondial, les évolutions de la demande et de l'offre à l'horizon 2050 toujours, et de voir comment les avancées scientifiques et politiques peuvent répondre aux défis de demain. Il est sous le patronage du ministre de l'agriculture et de l'environnement au Defra, du sous-secrétaire d'État au ministère du développement international et d'un groupe d'experts qui est mené par le Président de la British Ecological Society. En ce moment, il est dans la phase de conclusion de ses travaux : le rapport final est prévu pour novembre 2010 mais j'ai pu vous présenter quelques éléments qui sont issus d'un article qui a été publié au début de l'année dans la revue Science ainsi que d'un atelier qui a été réalisé par l'Initiative française pour la recherche agronomique internationale (IFRAI), également au début de l'année. Le groupe est parti d'une description du système aujourd'hui : à la fois l'offre et la demande tel qu'on l'a vu précédemment et des variables qui agissaient sur cette demande et cette offre futures. On retrouve toujours les variables concernant la demande - démographie, urbanisation, revenus, consommation - et d'un autre côté tout ce qui peut agir sur l'offre - l'énergie, l'eau, les changements climatiques. Là, il n'y a pas tellement de différences. Il n'y a pas tellement de différences non plus avec le premier exercice parce que les données qui sont utilisées sont toujours les données de la FAO. L'hypothèse démographique n'est pas remise en cause, donc les 9 milliards en 2050, les 70 % de production ne sont a priori pas remis en cause non plus dans cet exercice. Cinq défis ont été identifiés au cours de la phase 2, le premier à mon avis chapeautant un peu les autres : il s'agit de nourrir le monde mais d'une manière durable, pas seulement nourrir le monde tout court mais le nourrir tout en respectant l'environnement. Pour ce qui concerne ce premier défi - le plus important - il y a toute une série d'actions qui ont été identifiées : des actions qui vont à la fois des attitudes sociétales, de la formation des producteurs à tout ce qui est progrès scientifiques en termes de biotechnologies, sélections variétales, etc. Ce qui est important à retenir comme différences par rapport aux exercices précédents, c'est qu'on semble partir de l'hypothèse selon laquelle il n'y aura pas d'extension des terres cultivées. L'exercice britannique semble se baser sur l'idée qu'il faudra faire avec plus ou moins la même superficie de terres à cause de l'urbanisation, de la désertification. C'est une hypothèse en tout cas qui est écartée. Cela signifie que la production doit augmenter sur la même surface de terres . Cinq stratégies ont été identifiées pour augmenter cette production : réduire l'écart de productivité, comme on l'a vu avec la FAO ; repousser les limites de la production, là cela prend en compte notamment les biotechnologies ; réduire le gaspillage, cela, c'est un point important et qui revient dans beaucoup de travaux de prospective britannique parce qu'ils ont effectivement lancé une politique contre le gaspillage importante, notamment au niveau national. Le gaspillage a été chiffré à 30 % environ de la production agricole et cela se produit à différents moments soit de la production, soit de la consommation. Pour ce qui concerne les pays en développement, c'est essentiellement au niveau de l'exploitation que le gaspillage a lieu. Pour ce qui est des pays développés, c'est essentiellement au niveau de l'aval, donc de la consommation dans les foyers. C'est un point important qui n'était pas évoqué auparavant et je pense que c'est une marge de manoeuvre - 30 % - qui n'est pas négligeable. En ce qui concerne les biotechnologies, j'y reviens parce qu'effectivement cela n'avait pas été évoqué non plus lors des exercices précédents. Les Anglo-Saxons ont une vision assez pragmatique : leur idée est de regarder au cas par cas les biotechnologies, en particulier les progrès qui pourraient être réalisés sur les plantes résistantes à la sécheresse et ils estiment que cela pourrait faire partie de la solution. La conclusion, pour l'instant, de cet exercice est de dire qu'il n'y a pas une seule solution mais un panel d'actions possibles qu'il faut mener de front. Il ne faut pas se priver de l'une ou de l'autre des solutions. C'est aussi sans doute ce que l'on peut retenir de l'ensemble des trois exercices.

Je voudrais revenir sur quelques incertitudes et sur des marges de manoeuvre et des leviers qui apparaissent en transversale dans les trois études que j'ai présentées. D'abord, j'insiste là-dessus, sur les incertitudes concernant la croissance démographique puisqu'on a vu que les 9 milliards sont la variante moyenne ; dans les prévisions démographiques des Nations-Unies, en fait la variante basse est de 8 milliards à l'horizon 2050 et la variante haute est de 11 milliards, donc ce n'est pas non plus négligeable. Il y a des incertitudes concernant les comportements alimentaires mais cela on y reviendra avec la présentation d'Agrimonde : est-ce que forcément il y aura cette augmentation de la consommation, notamment de produits carnés, qui entraînera des besoins plus importants de production agricole ? On a donc vu qu'il y avait des marges de manoeuvre au niveau des terres cultivables et au niveau du gaspillage en particulier - je pense que ce sont les plus importantes - et qu'il y a des leviers que sont l'investissement et la recherche et développement en matière agronomique et agricole.

Je voudrais juste terminer par un petit clin d'oeil parce que c'est intéressant quand on fait de la prospective de regarder ce qui a été fait dans le passé et les prévisions qui avaient été faites et de comparer avec ce qui s'est réellement produit. Vous savez que dans les années 1970 il y avait des discours assez alarmistes, en particulier du club de Rome, sur la croissance démographique qui allait être explosive et le fait qu'on allait avoir du mal à nourrir le monde à l'horizon 2000. Là, il ne s'agit pas de prévisions du club de Rome mais d'un rapport qui était assez célèbre à l'époque, le Global 2000 Report to the President qui a été fait aux États-Unis en 1980. Ce rapport prévoyait que la population mondiale allait passer de 4 milliards à 6,3 milliards en 2000 - ce n'était pas trop mal vu - et que la production alimentaire devrait augmenter de 90 % entre 1970 et 2000. Cela paraissait énorme. Voici ce qui s'est produit : la production n'a pas augmenté de 90 %, elle a augmenté de 148 %. Ce n'est pas tout à fait les mêmes dates : là, c'est 1960 et 2000. Elle a notamment augmenté de 255 % dans les pays en développement ; il y a eu toute la révolution verte - bien sûr - et elle a augmenté de 63 % dans les pays développés. Ce n'est pas forcément pour adresser un message complètement optimiste mais je trouve que c'est intéressant d'avoir ce recul des prévisions.

Yvon COLLIN

Nous remercions Madame Laisney de cet exposé, même pour les parties les plus noires et je cède la parole tout de suite pour vingt minutes pour que l'on tienne les temps à Madame Sandrine Paillard.

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