2. La frontière gréco-bulgare

Les interpellations de clandestins ont augmenté sensiblement (233 en 2011 contre 175 en 2010). Il s'agit la plupart du temps de gens qui tentent de se rendre en Grèce avec de faux documents.

On s'attend à ce que la longue frontière bulgaro-grecque (400 km) devienne un axe important de flux de clandestins. Après l'intégration dans l'espace Schengen, la levée des contrôles entre la Grèce et la Bulgarie facilitera le passage des clandestins pour qui le franchissement de la frontière gréco-turque n'est pas un obstacle important. De là à conclure que l'élargissement de Schengen à la Bulgarie pose un problème dont l'origine est grecque, il n'y a qu'un pas que les autorités bulgares franchissent quand on les interroge. C'est pourquoi conscient de cette difficulté, le gouvernement bulgare a annoncé des mesures transitoires pour les premières années suivant son éventuelle entrée dans Schengen. Il n'empêche que ces mesures ne compenseront pas l'attrait que constituera une route Schengen de la Grèce vers l'Europe occidentale via la Roumanie et la Bulgarie au départ de la Turquie.

La Bulgarie plaide que son dispositif du côté grec est satisfaisant et qu'il existe une coopération réelle avec les Grecs puisque la procédure de réadmission est régulièrement appliquée dans les deux sens et sans difficulté. Cependant, une fois la frontière abolie, il semblerait que les effectifs mobiles prévus ne seront plus suffisants. En outre, la Bulgarie, pas plus que la Grèce, ne se sentira motivée de pousser les contrôles aléatoires dans la mesure où le flux de clandestins n'est que transitoire, le territoire bulgare n'étant qu'une étape de transit vers la Roumanie puis la Hongrie et enfin l'Europe occidentale.

3. Un flux migratoire à destination de l'espace Schengen

Il s'agit de flux migratoires bien connus : les interpellations sont majoritairement réalisées à la sortie de la Bulgarie, qui n'est qu'une étape dans le parcours du migrant illégal. La route préférée passe par la Roumanie ou la Grèce. Les clandestins proviennent en grande partie de la région pakistano-afghane, d'Irak et du Moyen-Orient, du Maghreb et, enfin, de la Somalie et du Soudan. Cependant, aujourd'hui, la Bulgarie se flatte de connaître une stabilité de la pression migratoire et une frontière avec la Turquie bien plus étanche que celle des Grecs avec la Turquie.

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