B. LA PERSISTANCE DE LIGNES DE FRACTURE POLITIQUES

1. Ce que la sociologie électorale veut dire

L'élection de Hassan Rohani ne résulte pas d'un large consensus de la nation iranienne et de ses élites autour de son programme et de ses propositions de réforme.

Sa victoire électorale est incontestable (50,68 % des suffrages exprimés comme il a été vu), mais les élections présidentielles de juin 2013 ont, en effet, été réellement disputées et la sociologie du vote montre des lignes de fracture territoriales notables, comme en témoigne la carte suivante.

Les résultats des élections présidentielles du 14 juin 2013

Source : CNRS, http://www.irancarto.cnrs.fr/

Les dynamiques politiques locales sont importantes en Iran : un centre conservateur , autour des provinces d'Ispahan et de Qom, deuxième ville sainte du pays, se détache nettement tandis que les franges les plus progressistes sont mieux établies à la périphérie du pays , singulièrement à l'ouest et au sud-est, dans la grand province du Sistan-Baloutchistan.

2. La diversité des cercles de pouvoir iranien

Votre délégation a également constaté la diversité des cercles de pouvoir iranien . Différentes équipes sont en concurrence les unes avec les autres. Les projets politiques et économiques de ces différentes équipes sont loin de converger.

Ainsi, certains conservateurs radicaux ne veulent surtout pas d'un accord avec l'Occident et s'opposent aux négociations. Il a cependant été expliqué à votre délégation, à plusieurs reprises, notamment lors de l'entretien avec M. Ali Akbar Velayati, conseiller diplomatique du Guide suprême, que les négociations étaient souhaitées par le Guide , dans le but d'aboutir à un accord, et qu'il était en mesure d'imposer sa volonté à tous les Iraniens .

Cette question amène à apporter des précisions sur la question des régimes de sanctions et leurs origines.

M. Ali Akbar Velayati, conseiller diplomatique du Guide de la Révolution et président du Center for Strategic Research (CSR), et M. Philippe Marini, président

De gauche à droite : M. Bruno Foucher, ambassadeur, M. Philippe Marini, président, l'interprète, M. Mohammad-Javad Zarif, ministre des affaires étrangères de l'Iran, et M. Philippe Dallier, sénateur

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