B. LE RESPECT DES PLAFONDS AUTORISÉS DE PERSONNEL MILITAIRE DÉPLOYÉ

Le déploiement de personnels militaires sur un théâtre d'opération est réalisé dans le respect d'un plafond d'effectif. Ce plafond évolue normalement en fonction des besoins opérationnels. Toutefois entrent également en jeu des considérations politiques et diplomatiques (démontrer que la situation de crise est en voie de résolution, que les autorités nationales ou les Casques bleus prennent le relais) ou budgétaires (limiter le surcoût, adapter le dispositif aux ressources humaines et matérielles disponibles, compte tenu d'un rythme de consommation élevé en OPEX).

Lorsque la réduction des effectifs autorisés ne correspond pas à une diminution proportionnelle des besoins opérationnels, l'externalisation de certaines fonctions de soutien permet de maintenir les forces directement engagées dans les opérations de combat tout en réduisant les effectifs globaux.

Cette démarche est au coeur des préoccupations de la Force Serval qui a vu ses effectifs passer de 2 500 militaires en janvier 2014 à 1600 aujourd'hui, alors que les besoins opérationnels n'ont pas sensiblement diminué. L'objectif de réduire à mille hommes cet été a été repoussé compte tenu du regain d'activité des groupes terroristes armés.

Lors de la visite effectuée au Mali, il a ainsi été expliqué à vos rapporteurs que « le critère particulier des plafonds autorisés de personnel militaire déployé est déterminant. Le recours à l'externalisation, quand les contraintes opérationnelles le permettent, permet de se conformer à cette contrainte ».

C. UN BÉNÉFICE DÉRIVÉ : LE RENFORCEMENT DE L'ACCEPTATION ET DU SOUTIEN DE LA POPULATION

Le recours à des entreprises locales ou à l'embauche de personnels locaux favorise l'acceptation et le soutien par la population de la présence et de l'action des forces françaises. Il contribue également à l'amélioration de la situation économique et à la stabilisation du théâtre.

En cela, l'externalisation peut venir compléter les actions civilo-militaires (ACM) menée par les forces françaises, dont l'objet est de « faciliter l'exécution des missions opérationnelles avant, pendant et après l'engagement » 4 ( * ) en agissant sur l'environnement civil (contribution à l'effort de reconstruction, soutien économique, actions humanitaires...).

La coopération civilo-militaire

La coopération civilo-militaire (CIMIC) désigne la fonction destinée à favoriser l'intégration de la force dans son environnement humain en général et auprès des populations locales en particulier, afin de faciliter l'accomplissement de sa mission, le rétablissement d'une situation sécuritaire normale et la gestion de la crise par les autorités civiles (administration, action humanitaire, reprise économique...).

Source : doctrine interarmées (DIA)-3.10.3(A) CIMIC (2012) n° 174/DEF/CICDE/NP du 17 juillet 2012


* 4 Directive de l'État-major des armées du 11 juillet 2007.

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