B. UNE CROISSANCE MACROÉCONOMIQUE EN TOUT POINT EXCEPTIONNELLE SUR UNE SI LONGUE PÉRIODE

1. Des résultats spectaculaires

Selon la Banque mondiale, la Chine a connu depuis la fin des années 1970 une croissance plus rapide que tout autre pays au cours de l'histoire.

Evolution du produit intérieur brut
en milliards de dollars (prix courants)

D'après les chiffres de la Banque mondiale

Les exportations chinoises de marchandises représentaient 1,2 % des exportations mondiales en 1983, 12,1 % en 2013, tandis que celles des Etats-Unis passaient de 11,2 % à 8,6 % et celles des pays européens de 43,5 % à 36,3 %. Le Japon, qui a représenté jusqu'à 9,9 % des exportations de marchandises dans le monde en 1993, n'en représente plus que 3,9 % en 2013.

En ce qui concerne les marchandises , la Chine constitue le premier exportateur mondial depuis plusieurs années, loin devant les Etats-Unis, l'Allemagne et le Japon 2 ( * ) . La Chine reste cependant en 2013 deuxième importateur mondial de marchandises derrière les Etats-Unis et devant l'Allemagne, le Japon et la France. On peut relever que, si l'on considère l'Union européenne comme une zone unique, c'est l'Union européenne qui est la première exportatrice de marchandises dans le monde, légèrement devant la Chine ; pour les importations de marchandises, l'Union européenne se situe au deuxième rang derrière les Etats-Unis et devant la Chine.

La Chine est le premier fournisseur en marchandises des Etats-Unis en y représentant à elle seule 20 % des importations en 2013. La Chine représente 7,7 % des exportations de marchandises américaines.

Pour autant, la situation est sensiblement différente pour l'échange de services commerciaux : la Chine est cinquième exportateur mondial avec 4,4 % en 2013, derrière les Etats-Unis (14,3 %), le Royaume-Uni (6,3 %), l'Allemagne (6,2 %) et la France (5,1 %). L'Inde est au sixième rang, avec 3,2 % des échanges mondiaux. Les importations chinoises de services commerciaux sont en forte progression et la Chine se situe en 2013 au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis mais devant l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Là aussi, on peut relever que l'Union européenne, considérée en tant que zone unique, occupe une place particulière, puisqu'elle occupe, de manière nette, le premier rang tant pour les exportations que pour les importations.

Au total, la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale en volume, voire depuis 2014 la première si l'on prend en compte les parités de pouvoir d'achat.

Evolution du produit intérieur brut
en parité de pouvoir d'achat (dollars courants)

D'après les chiffres de la Banque mondiale

On note une nette accélération de la croissance depuis 2004-2005, c'est-à-dire depuis l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dont elle devenue membre le 11 décembre 2001.

Au-delà des chiffres bruts, le « rattrapage » de la Chine est marquant si l'on rapproche sa richesse nationale à celle des États-Unis : le PIB chinois représentait 7 % de celui des États-Unis en 1990, 12 % en 2000 et aujourd'hui 60 %. Selon la Banque mondiale, ce chiffre s'élèvera à 70 % en 2019, soit un gain de dix points en cinq ans.

Rapport entre les PIB chinois et américain (en milliards de dollars, prix courants)

1990

1995

2000

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

7%

10%

12%

17%

20%

24%

31%

35%

40%

47%

52%

56%

59%

2. Un bémol : la fiabilité relative des statistiques en Chine

Le développement chinois constitue une réalité indéniable mesurée par de nombreux indicateurs ou facteurs et constatée par l'ensemble des acteurs mondiaux.

Pour autant, un débat persiste sur la fiabilité des statistiques en Chine, les objectifs de croissance fixés a priori par les autorités politiques étant rarement démentis par les chiffres publiés a posteriori . Longtemps, les cadres locaux étaient évalués sur les résultats économiques de leur province et se voyaient fixer des objectifs chiffrés.

Cette polémique est particulièrement vive en 2015 au moment où, de l'avis général, l'économie chinoise croît moins vite. Le Bureau national des statistiques a révisé en septembre 2015 le chiffre de la croissance chinoise pour 2014 à 7,3 % et estimé qu'elle s'élevait à environ 7 % durant le premier semestre 2015. Plusieurs économistes estiment qu'elle serait plutôt proche d'une fourchette comprise entre 4 % et 5 %.

Lors de son déplacement en Chine, le groupe de travail de la commission a rencontré les conseillers français du commerce extérieur français qui ont pu présenter de nombreux secteurs d'activité. L'activité en Chine est en réalité contrastée : elle est déprimée dans certains secteurs traditionnels ou touchés par la politique de lutte contre la corruption ; elle reste dynamique dans plusieurs autres.

Selon nombre d'analystes, il est toujours difficile de mesurer précisément l'activité durant une période de transition, d'autant que le rééquilibrage vers le secteur des services demande de modifier le système de collecte statistique.


* 2 Statistiques du commerce international 2014 de l'Organisation mondiale du commerce.

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