EXPÉRIENCES NORVÉGIENNES DANS LE DOMAINE DES TRANSPORTS : ZÉRO ÉMISSION ET NOUVELLES SOLUTIONS POUR LE SECTEUR MARITIME.

M. Ola Elvestuen, président de la Commission de l'énergie et de l'environnement du Parlement norvégien. En matière de transport, l'essentiel est, me semble-t-il, de bien fixer les priorités. Cela englobe notamment les questions d'utilisation de l'espace, des sols, de l'urbanisme, etc . Il faut mettre en place de bons systèmes de transport, en particulier des réseaux ferroviaires.

Mais quoi que l'on fasse, on ne fera pas disparaître la voiture. Partant de ce constat, il faut travailler au développement de voitures zéro émission. Je suis, pour ma part, plutôt favorable aux solutions à base d'hydrogène et de piles à combustible.

De plus en plus de gens pourraient se tourner vers les voitures électriques. Il faut donc créer un marché pour ces véhicules. Nous en sommes encore au début. Durant les six premiers mois de cette année, les voitures zéro émission ont représenté 18,4 % des nouvelles immatriculations de voitures en Norvège. Cela s'explique sans doute par la mise en oeuvre d'un système d'incitations, caractérisé par une absence de fiscalité et de TVA, la gratuité de circulation sur les voies payantes, la gratuité de stationnement et l'autorisation de circuler sur les voies réservées aux autobus. On estime que la voiture électrique permettra de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre en Norvège avant 2030.

Une grande partie de notre puissance électrique est hydraulique. Si le secteur des transports, responsable d'une grande partie des émissions, parvient à zéro émission avant 2025, cela changera la donne.

De nombreux défis se rattachent à cet ambitieux objectif, en termes notamment de réseau de distribution. Il faut aussi envisager la meilleure manière d'utiliser les véhicules électriques, même lorsqu'ils sont à l'arrêt.

Pour ce qui est des biocarburants, leur usage est surtout envisagé pour le transport de marchandises lourdes ou pour les transports publics.

Le gaz naturel est déjà employé par le transport maritime. Nous utilisons par ailleurs déjà de premiers ferries 100 % électriques, donc à zéro émission, capables de transporter centre quatre-vingts voitures. Parmi les perspectives, nous espérons disposer prochainement du premier ferry de transport rapide de passagers et des premiers caboteurs à piles à combustible.

Il faut envisager l'ensemble de la chaîne de valeur. L'Institut norvégien de technologie met ainsi en oeuvre des études de faisabilité, prenant notamment en compte le prix de l'électricité. Il faut savoir qu'il existe, en Norvège, un surplus d'énergies renouvelables. Le prix de l'électricité est donc relativement bas. Si l'on considère l'hydrogène produit par électrolyse de l'eau, il apparaît ainsi que son prix pourrait être compétitif par rapport au gaz naturel d'ici trois ou quatre ans. Si nous pouvons arriver à ce résultat de sorte que ces deux sources soient en concurrence, cela ouvrira de grandes possibilités pour l'avenir. Nous pourrons ainsi réduire sérieusement les émissions provenant du transport international, qui représentent aujourd'hui 8 % des émissions totales dans le monde.

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