VII. LES TECHNOLOGIES DE REGISTRES DISTRIBUÉS ALTERNATIVES AUX BLOCKCHAINS

A. DES LEDGERS FONDÉS SUR DES « GRAPHES ORIENTÉS ACYCLIQUES » (DIRECTED ACYCLIC GRAPHS OU DAG)

1. Des projets en développement

Plusieurs technologies de registres distribués ( ledgers ), alternatives aux blockchains , sont en développement. Tout en présentant les mêmes intérêts en termes de décentralisation, elles sont annoncées comme plus rentables (pas de preuve de travail), plus rapides, plus efficaces , moins exposées à une prise en main du réseau (pas de mineurs) et, surtout, moins chères (pas de frais).

Ces technologies permettraient de créer des blocs et d'en communiquer la trace sur un réseau pair à pair, en suivant le principe des « graphes orientés acycliques » ( Directed Acyclic Graphs ou DAG). Elles utilisent la technique du « gossip about gossip » : il s'agit pour un noeud d'attacher à un ensemble d'informations créé (un gossip ), les hashs des deux derniers utilisateurs ayant eu une interaction avec lui.

2. Des registres distribués qui forment des réseaux maillés

Plutôt qu'une chaîne, l'ensemble des transactions prend alors la forme d'un réseau maillé , d'un graphe de hashs. Sur ce graphe, il est possible de déterminer quel chemin a été « choisi » par un maximum de noeuds, et donc d'atteindre un consensus, cette opération allant extrêmement vite. On peut parler de « vote virtuel » car le « vote » de chaque noeud est anticipé.

Structure schématique d'un registre en DAG par rapport à une blockchain

Source : site internet du projet IOTA, iota.org

B. DES TECHNOLOGIES ENCORE PEU MÛRES

1. Un problème de fiabilité

Il reste difficile de s'assurer de la fiabilité de ces réseaux , singulièrement plus complexes que les protocoles de blockchain , en particulier pour un déploiement dans un système ouvert ( permissionless ). Ils semblent moins aptes à se prémunir contre les différentes formes d'attaques, en particulier les attaques Sybil .

Ainsi, la technologie de DAG la plus connue, Tangle , de l'entreprise IOTA qui veut étendre les principes des blockchains à l'internet des objets (IOT), reçoit de très fortes critiques de la part des observateurs. Elle est qualifiée tant par Jean Zundel, spécialiste d'Ethereum, que par Pierre Porthaux, entrepreneur, « d'arnaque ».

Moins connu, l'algorithme HashGraph , développé par une société texane sur la plateforme Swirlds , n'en semble pas moins voué à l'échec . En effet, la consultation de son code est soumise à une licence d'utilisation, ce qui l'invalide dans l'écosystème classique des registres distribués au sein duquel les logiciels ouverts ( open source ), librement accessibles donc, sont la norme. Cette modalité juridique de déploiement n'est pas de nature à aider à son adoption par les acteurs.

2. Une alternative encore très hypothétique

Pour ces raisons, ces deux projets évoqués durant les auditions ont reçu très peu de soutien et la perspective d'un remplacement des blockchains par des solutions utilisant des graphes acycliques distribués semble encore très hypothétique .

Jean Zundel a toutefois souligné qu'un projet peu connu, Byteball, était à ce stade un ledger alternatif plus fonctionnel et plus complet, mais qui doit lui aussi faire ses preuves.

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