D. RENFORCER L'ATTRACTIVITÉ DE LA MÉDECINE GÉNÉRALE EN CRÉANT UNE 4E ANNÉE DE MÉDECINE GÉNÉRALE PROFESSIONNALISANTE

Contrairement aux internes des autres spécialités médicales, le troisième cycle des internes de médecine générale ne dure que trois années. La création d'une quatrième année permettrait d'harmoniser le nombre d'années d'internat pour l'ensemble des spécialités médicales : elle consisterait en une année de professionnalisation et de consolidation des connaissances, en priorité exercée dans des zones sous-dotées, que ce soit en cabinet libéral, en maison de santé ou tout autre lieu d'exercice coordonné, en veillant au bon accompagnement par un ou plusieurs médecins seniors, dans la mesure où il s'agit d'un temps de formation indispensable à l'acquisition des connaissances requises par cette discipline exigeante. Cette mesure s'inspire directement d'une proposition de loi déposée par le président Bruno Retailleau le 31 janvier 2022 32 ( * ) . Ainsi que l'indique son exposé des motifs, « on peut également raisonnablement espérer qu'après un an d'exercice certains internes s'installeront comme médecins dans ces zones. »

Cet allongement de la durée des études semble indispensable compte tenu du volume des compétences à acquérir dans cette spécialité complexe : elle présenterait en outre l'avantage de favoriser l'exercice dans les zones sous-denses, en visant une meilleure couverture territoriale des docteurs junior. En dépit de son coût important, cette mesure produirait des effets sensibles dès sa mise en application, en permettant à 3 900 médecins junior de compléter leur formation dans les zones où la démographie médicale est la plus fragile.

Proposition 19 : Créer une quatrième année de troisième cycle pour la médecine générale qui permettrait l'envoi annuel de 3 900 médecins junior, prioritairement dans les zones sous-denses.

Du fait de la création de nouvelles spécialités lors de la réforme du troisième cycle des études médicales, le pourcentage d'internes en médecine générale est passé d'environ 47 % en 2016 à 40 % en 2021. Cette diminution relative du nombre de généralistes formés est d'autant plus inquiétante que les projections de la Drees nous montrent que leur démographie nationale ne s'améliorera pas avant 2030 alors que la démographie des spécialistes connaîtra une amélioration dès 2024.

Proposition 20 : Accroître le nombre d'étudiants en médecine générale en passant de 40 % à 50 % le nombre de places dédiées à cette spécialité lors des épreuves de fin du deuxième cycle des études de médecine.


* 32 Proposition de loi n° 419 (2021-2022) de Bruno Retailleau et plusieurs de ses collègues visant à la consolidation et à la professionnalisation de la formation des internes en médecine générale afin de lutter contre « les déserts médicaux ».

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