C. LES CONSÉQUENCES ATTENDUES DE L'ADHÉSION À L'UNION EUROPÉENNE

De son entrée dans l'Union européenne, la Suède peut attendre essentiellement des avantages en matière d'abaissement des taux d'intérêt, de croissance économique tirée par une hausse des exportations, et d'augmentation des investissements.


• L'adhésion à l'Union européenne devrait permettre une consolidation de la couronne suédoise, jugée par certains analystes sous-évaluée, sans toutefois entraîner une véritable appréciation, en raison de l'ampleur des déficits. Les taux d'intérêt plus élevés en moyenne que dans les pays de l'Union européenne (10,98 % pour les bons du trésor à 5 ans en novembre 1994) pourraient baisser, à terme, de 1 à 2 %.


• La Suède a obtenu la création d'un nouvel objectif des fonds structurels dit « objectif 6 » pour les régions nord du pays, fondé sur le critère de la densité de population. Elle recevra, en outre, au titre des objectifs 2 et 5, une aide à finalité structurelle pour certaines zones industrielles et rurales en difficulté, ainsi qu'une aide aux mesures en faveur de l'emploi. L'aide au titre des fonds structurels européens est estimée a 2,4 milliards de couronnes suédoises pour 1995.


• On peut constater, depuis 1993-1994, une relance des investissements suédois à l'étranger et, notamment, vers l'Union européenne.

Au cours du premier semestre 1995, le nombre d'entreprises étrangères reprises par des investisseurs suédois a été supérieur à celui des sociétés suédoises acquises par des groupes étrangers. En effet, selon « FÖRVÄRV & FUSIONNER », les opérateurs suédois auraient investi dans 73 entreprises étrangères (31 au premier semestre 1994), alors que 46 acquisitions (participations majoritaires ou minoritaires) auraient été réalisées en Suède (41 pour la même période 1994).

Un relatif ralentissement de la tendance à la délocalisation entreprises suédoises pourrait s'enclencher.


• On a pu noter les mêmes évolutions pour les investissements étrangers nets en Suède : chutant de 38,2 milliards de couronnes en 1991 à 1,4 milliard en 1992, les investissements étrangers se sont redressés en 1993 et plus encore en 1994 (31,7 milliards pour les six premiers mois).

Afin d'attirer les capitaux étrangers et de faciliter les implantations internationales, le ministère suédois de l'Industrie a créé, le 1 er juillet 1995, l'agence « INVEST IN SWEDEN AGENCY » (ISA).

Cet organisme, dirigé par M. Kai HAMMER1CH, ex-Directeur général adjoint de SAAB-SCANIA et que les membres de la Mission ont pu rencontrer, dispose d'un budget de 50 millions de couronnes suédoises et emploiera 14 personnes, dont 10 en Suède. ISA prévoit d'ouvrir des agences au Japon et aux États-Unis.

Si les investissements industriels sont dynamiques, les placements en bourse (investissements financiers) sont également orientés à la hausse. En effet, la part des capitaux détenue par les investisseurs étrangers à la Bourse de Stockholm est passée de 7 % en 1991 à plus de 25 % au premier semestre 1995. Les opérations réalisées par les investisseurs étrangers auraient certains jours représenté 50 % des transactions boursières au cours de cet été.

Les statistiques de la Banque de Suède pour le premier semestre 1995 indiquent que ces investisseurs financiers font preuve d'un regain d'intérêt depuis l'adhésion de la Suède, notamment en ce qui concerne les placement dans des groupes puissants tels que ERICSSON et ASTRA.

On note également de nombreuses demandes d'autorisation d'exercice déposées auprès de l'Inspection des Finances (Finansinspektionen) de la part de compagnies d'assurances étrangères et de banques dans une mesure moindre.

À titre d'exemple, le Crédit local de France vient d'ouvrir une filiale à Stockholm et a entrepris les démarches nécessaires à son accréditation auprès de l'Inspection des Finances.

L'entrée de la Suède dans l'Union européenne s'accompagne-t-elle pour autant d'une augmentation des investissements des pays-membres de l'Union européenne, notamment de leurs PME/MPI, qui sont portées à considérer l'appartenance au marché unique comme une sécurité accrue ? Il est trop tôt pour l'affirmer. Ainsi que l'a confié à la Mission un des plus éminents experts suédois dans le domaine financier, M. Gengt DENNIS. « La récompense est pour demain ».


• L'insertion dans les grands réseaux européens
devrait constituer une priorité. Placée à l'extrémité septentrionale de l'Europe, la Suède a besoin de renforcer ses liens d'infrastructure avec les pays voisins.

Le lien fixe d'Oresund, dont l'édification a été décidée en juin 1994 par accord entre le Danemark et la Suède, rapprochera la Suède de l'Europe occidentale. Le lien fixe, qui permettra d'accélérer les communications routières entre Malmö (Suède) et Copenhague, aura 18 kilomètres de long.

Un consortium international -comprenant notamment l'entreprise française DUMEZ-GTM- a obtenu, en juillet 1995, la concession de la construction d'un tunnel ferroviaire et routier de 3,7 kilomètres entre la côte danoise et une île artificielle située au sud de l'île de Saltholm. Le contrat porte sur 3,3 milliards de francs.

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