CONCLUSION

L'élargissement à l'Est donne parfois lieu à des présentations alarmistes, dont certains pourraient imaginer qu'elles ne sont pas toutes dénuées d'arrière-pensées : après l'affirmation que l'intégration des PAECO est incompatible avec le maintien de l'acquis communautaire, vient souvent l'exposé des bouleversements nécessaires pour que la construction européenne se conforme enfin à un des modèles existants en devenant une zone de libre-échange améliorée pour les uns, une fédération de type américain ou allemand pour les autres.

Diverses conceptions de la construction européenne sont possibles. Elles sont toutes respectables. Il est certain que l'élargissement à l'Est ne peut simplifier les conditions de fonctionnement de l'Union et que, dans ce sens, de nouvelles adhésions ne sont concevables qu'après que la conférence intergouvernementale aura restauré la capacité de décision indispensable pour une Union élargie.

A l'analyse, les arguments économiques et budgétaires souvent avancés pour justifier une réorientation fondamentale de la construction européenne en fonction de l'élargissement à l'Est ne paraissent cependant pas confirmés. Les obstacles sont certes considérables ; ils ne sont pas insurmontables. Bien conduit, le processus d'élargissement ne devrait ni provoquer de perturbation sectorielle majeure, ni entraîner de dérive budgétaire non maîtrisable ; en lui-même, il n'implique nullement un abandon des principes de la PAC.

Les difficultés prévisibles doivent être au demeurant mises en regard des avantages attendus non seulement sur le plan politique, en termes de démocratie et de stabilité en Europe centrale, mais aussi sur le plan économique.

L'ouverture d'un marché de 106 millions de consommateurs, la participation au processus de rattrapage engagé par ces pays, peuvent offrir à nombre d'entreprises de l'actuelle Communauté une perspective de dynamisme accru. L'intégration d'économies dont les liens avec l'Europe orientale n'ont pas disparu peut être l'occasion d'une ouverture plus grande vers cette partie de notre continent dont la crise profonde qu'elle traverse aujourd'hui ne doit pas faire oublier les potentialités.

Sur le plan économique, comme sur le plan budgétaire, l'intégration progressive des PAECO n'est pas, dans la durée, hors de portée de l'Union. C'est peut-être dans d'autres domaines - réformes institutionnelles préalables, élargissement et adaptation de l'OTAN, reprise des négociations commerciales internationales... - que devront être surmontées les principales difficultés.

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