2. Une stratégie recentrée

Pour mieux répondre à sa mission de favoriser la transition économique en promouvant le développement du secteur privé et en finançant les infrastructures nécessaires, une équipe a été réunie sous l'autorité de M. Nick Stern, " chief economist ", et chargée de définir les priorités opérationnelles. Cette " task force " a procédé à un très grand nombre d'entretiens tant au sein de l'institution (y compris tous les membres du conseil d'administration) qu'à l'extérieur dans les différents pays d'opération et les autres institutions financières internationales et a débouché en 1994 sur un certain nombre de conclusions qui constituent autant d'axes pour le développement de la Banque. Ces principales priorités stratégiques sont les suivantes :

- priorité accordée au développement du secteur privé jusqu'au niveau des petites et moyennes entreprises ;

- couverture de tous les pays quel que soit leur niveau de développement ;

- prise en compte non seulement du nombre et de la rentabilité des projets mais aussi de leur qualité et de leur impact sur la transition ;

- importance d'une présence locale dans chacun des pays d'opération ;

- préservation de l'expertise sectorielle de la Banque ;

- absence de priorités sectorielles rigides mais place particulière pour le secteur des institutions financières ;

- compte tenu du caractère limité des moyens face à l'ampleur des problèmes à résoudre, recherche d'un effet multiplicateur maximal pour les interventions de la Banque à travers, en particulier, leur " effet de démonstration " et la mobilisation d'autres ressources à travers des opérations de cofinancement ou de " syndication " de prêts.

3. Une organisation plus rationnelle

La nouvelle direction a parallèlement apporté une solution pragmatique et efficace à la séparation initiale entre banque d'affaires et banque de développement, génératrice de doubles emplois souvent nuisibles à l'image de la BERD et à son efficacité.

Une nouvelle organisation dite " matricielle ", peu hiérarchisée, lui a été substituée dans laquelle les banquiers sont répartis en trois catégories d'équipes : par pays (10), par secteurs (12) et par " unités de soutien " (5).

Si ces structures marquent en réalité l'influence déterminante prise dans les faits par la logique bancaire et le respect des principes bancaires, cette évolution très délicate, consistant à concilier deux cultures -celle de l'aide au développement et celle de la banque privée- pour beaucoup antagonistes, a été conduite sans heurts, de manière maîtrisée et intelligente. Elle a surtout, sur le fond, réussi à rendre compatibles les mécanismes bancaires avec l'objectif d'intérêt général que constitue l'aide à la transition économique.

Le recrutement de la Banque a été orienté dans le même sens. La plupart de ses agents -majoritairement affectés au département bancaire- ont une expérience de " merchant bankers " ou d' " investment bankers " que l'expression française " banquier d'affaires " ne traduit qu'imparfaitement. Leur expérience, acquise le plus souvent dans de grandes institutions bancaires ou financières de niveau international, les conduit à privilégier la réalisation de projets précis dont ils ont la responsabilité du début à la fin du processus -avec l'aide, le cas échéant et suivant les circonstances, de banquiers appartenant à d'autres équipes que la leur. La conciliation entre les différents impératifs de la Banque se fait donc projet par projet et aux différents stades de l'élaboration.

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