2. Une chaîne efficace de décision sur les projets

Dans ce cadre étroit -qui consiste à financer des projets rentables sans maximiser ses profits tout en favorisant la transition économique et la démocratie-, chaque projet suit une chaîne de décision assez longue mais dont les éléments constituent autant de garanties pour la régularité et la "faisabilité" du montage financier, en même temps qu'elle permet de s'assurer de l'"impact" de chaque projet sur la transition. Les phases d'adoption de projet sont les suivantes :

La phase d' identification consiste dans la prise de contact avec l'investisseur ou le client potentiel et qui se traduit par la nomination d'un "responsable d'opération" au sein de la Banque.

L'approbation de l'avant-projet débouche sur l'établissement d' une lettre de mandat , base d'un accord de coopération, signé par les deux parties, comportant le rappel des règles suivies par la Banque et celles qui présideront à l'établissement des rapports de travail.

La procédure d'approbation interne est elle-même divisée en deux phases, l'"examen initial" dans lequel la structure globale de financement est esquissée et l'"examen final" en vue duquel l'ensemble des détails financiers et juridiques sont soigneusement mis au point. Dans ce but, le responsable de l'opération et le client mettent au point les dernières modalités en signant une lettre de financement . En outre, le client rédige une lettre d'information exposant en détail les bases juridiques de l'entreprise et les contrats importants pour son avenir.

Ces deux dernières étapes font intervenir une instance très importante dans le processus de décision : le comité d'opération (ou "opscom" ), présidé par le premier vice-président et qui examine les projets de façon très détaillée. Il joue le rôle de comité de crédit et comprend, outre des représentants du département bancaire, le " chief economist ", le " general counsel ", le vice-président finances et le directeur du "credit and commercial co-financing department" ainsi que plusieurs observateurs en tant que de besoin. Ce comité se réunit chaque semaine. Il vérifie la faisabilité des projets non seulement sous l'angle financier mais dans leurs différents aspects. La préparation de l' " opscom " est particulièrement soignée, chaque département concerné étant appelé au préalable à apposer son paraphe sur le document mis en circulation ou à faire part de ses objections.

Chaque projet est enfin soumis au conseil d'administration qui donne l'approbation finale avant signature.

Le délai moyen d'aboutissement d'un projet est d'environ un an, ce qui laisse à penser que le délai peut-être plus long. La procédure, inspirée par les pratiques de la Banque mondiale, peut paraître assez lourde, mais offre un maximum de garanties.

Ce processus de décision, particulièrement rigoureux et professionnel, permet notamment la vérification d'un certain nombre de critères d'éligibilité des projets :

. l'engagement de la Banque ne peut excéder 35 % du coût d'un projet absolument nouveau ou 35 % de la capitalisation à long terme d'une société déjà créée ;

. des contributions substantielles en capital (qui peuvent prendre la forme d'apports en nature) sont requises des autres investisseurs, en particulier des "sponsors" industriels. Une attention toute particulière est accordée à leurs aptitudes techniques et à leur expérience du management ;

. les types de financement ne doivent pas dépasser les 2/3 en ce qui concerne les prises de participation ;

. des financements complémentaires d'autres investisseurs sont exigés ;

. enfin, la Banque ne doit pas normalement accorder des prêts pour financer l'achat d'actions.

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