II. LES ACTIVITÉS DE LA BERD : ESQUISSE DE BILAN ET PERSPECTIVES

A. LES OPÉRATIONS DE LA BANQUE AU 1ER JANVIER 1996 : UN BILAN POSITIF POUR UNE IMAGE RESTAURÉE

En à peine plus de cinq ans, la BERD s'est placée à l'avant-garde du processus d'investissement dans les pays d'Europe de l'Est et est devenue le premier investisseur privé de la région . Elle a recouru pour y parvenir à des opérations , directes ou indirectes, de plus en plus diversifiées .

1. Le premier investisseur privé de la région

Au ler janvier 1996, 368 projets avaient ainsi été approuvés, soit une augmentation de 25 % en un an. Le montant cumulé s'élevait à 7,9 milliards d'écus (pour 10 milliards de capital) dont 5,9 milliards avaient été effectivement engagés. La taille moyenne des projets s'élevait, début 1996, aux alentours de 21 millions, ce qui reste relativement important.

Au total, la BERD a ainsi été associée à plus de 15 % des investissements étrangers directs effectués dans la région.

a) S'agissant de la répartition géographique des opérations, qui est un des enjeux les plus importants pour la Banque (le conseil d'administration considère cependant que l'objectif de diversification est désormais atteint), elle a logiquement privilégié jusqu'ici les pays les plus avancés : 45 % contre 33 % pour les pays situés à un stade intermédiaire, 20 % pour la Russie et 8 % pour les pays les moins avancés.

La BERD, en diversifiant ses interventions, est intervenue dans l'ensemble des pays du champ . La Russie est le pays qui absorbe, du fait même de son immensité, le plus grand nombre de projets (64 depuis l'origine pour 1,7 milliard) devant la Hongrie (44 projets pour un milliard), la Pologne (50 pour 0,8 milliard), la Roumanie et la République tchèque. A l'autre extrême, se situent les pays du Caucase et les plus petits Etats d'Asie centrale.

b) S'agissant de la répartition du portefeuille entre secteur privé et secteur public , il s'établissait début 1996 à 74 % en faveur du secteur privé -au lieu de 50 % en 1993- ce qui marque bien l'orientation de la Banque en faveur du développement de l'économie de marché. La Banque a donc dépassé, en termes cumulés, l' objectif statutaire de 60 % des opérations en faveur du secteur privé.

Ce taux était cependant variable suivant les pays puisque le taux de 60 % n'était pas encore atteint dans la plupart des pays les moins avancés (13 pays sur 25). En revanche, ce taux moyen était largement dépassé dans plusieurs pays : plus de 90 % pour la Hongrie et la Pologne mais aussi 83 % pour la Russie , ce qui est un indice positif de la capacité d'évolution de ce pays.

c) Sur le plan sectoriel , enfin, le secteur des institutions financières est, tant en nombre qu'en valeur, le plus important : 28 % (114 projets -dont 43 pour le soutien et le renforcement direct du secteur financier- pour un montant total de 1,6 milliard). La plupart de ces opérations ont été de nature interbancaire.

Le développement d'un solide secteur bancaire local constitue en effet l'une des priorités essentielles de la BERD qui poursuit en la matière deux objectifs complémentaires :

- d'une part, améliorer l'efficacité des banques locales (restructurations, privatisations, formation du personnel, création de nouvelles banques commerciales) ;

- d'autre part, atteindre le secteur privé et notamment les petites et moyennes entreprises.

Après le secteur financier, les principales interventions de la BERD portaient sur le soutien aux industries manufacturières et, surtout, aux différentes infrastructures nécessaires au développement de l'initiative privée : transports (14 %), électricité et énergie (11 %), télécommunications (9 %).

Par ailleurs, 27 % des engagements concernaient le secteur financier local, illustrant la volonté d'atteindre le milieu des petites et moyennes entreprises.

d) Au total, les sommes approuvées pendant l'année 1995 avaient été de 2,86 milliards d'écus, ce qui peut d'ailleurs paraître faible au regard de la demande estimée (près de 5 milliards par an).

En fait, il apparaît que l'action cumulée de la BERD depuis sa création a eu un effet multiplicateur important ( de l'ordre de 2,2 ) pour atteindre un flux de 19 milliards d'écus environ. On rappellera cependant que, selon le rapport sur la transition de 1995, l'ensemble des investissements étrangers directs dans la zone géographique couverte par la Banque était à peine supérieur aux investissements étrangers directs dans un pays comme la Malaisie qui ne compte que 19 millions d'habitants...

L'expansion des activités de la Banque a été d'autant plus remarquable qu'elle s'est effectuée dans un contexte de grande rigueur budgétaire , qui lui a permis d'obtenir un compte d'exploitation positif (7,5 millions d'écus) en dépit d'une politique de provisionnement supérieure aux prévisions (75,3 millions d'écus).

Il est également particulièrement intéressant de noter que la part des revenus de la BERD provenant de ses opérations bancaires est passée de 20 % du total des revenus en 1994 à 36 % à la fin de 1995 et que, pour la première fois, est apparue une contribution substantielle du portefeuille de participations.

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