IV. LA RÉGLEMENTATION D'ORIGINE COMMUNAUTAIRE CONCERNANT LES DISPOSITIFS MÉDICAUX N'EST PAS ASSEZ STRICTE

La législation et la réglementation relatives aux dispositifs médicaux a évolué dans les années récentes à la suite de la publication de deux directives, la directive n° 90/385/CEE relative aux dispositifs médicaux implantables actifs et la directive n°93/42/CEE relative aux autres dispositifs médicaux.

Les nouvelles dispositions, introduites en droit français par la loi n° 94-43 du 18 janvier 1994, sont entrées en vigueur le 1er janvier 1995 pour les dispositifs médicaux implantables actifs.

Elles entreront en vigueur le 14 juin 1998 pour les autres dispositifs médicaux. Jusqu'à cette date, les fabricants peuvent, soit se soumettre aux nouvelles dispositions d'origine communautaire, soit rester dans le cadre de l'ancienne législation.

A. LA LÉGISLATION FRANÇAISE ANTÉRIEURE À L'ENTRÉE EN VIGUEUR DES DIRECTIVES

La législation française, qui date de 1982 et a été modifiée en 1987, repose sur une procédure dite d'homologation. Elle ne concerne pas tous les dispositifs médicaux, mais seulement " les produits et appareils à usage préventif, diagnostique ou thérapeutique utilisés en médecine humaine dont l'emploi est susceptible de présenter des dangers pour le patient ou l'utilisateur, directement ou indirectement, et qui sont inscrits sur une liste arrêtée par l'autorité administrative ".

De fait, seule une petite fraction des dispositifs médicaux a été soumise à homologation (environ 70 catégories de dispositifs). C'est une première faille de la législation française : tous les dispositifs qui ne figurent pas sur la liste ministérielle peuvent être mis sur le marché, jusqu'au 14 juin 1998, sans aucune procédure particulière .

De fait, les auditions menées par la mission ont démontré que la sécurité sanitaire des dispositifs et des biomatériaux qui les composent n'était pas garantie.

La procédure d'homologation elle-même n'est pas exempte de points faibles : l'article L. 665-1 du code de la santé publique prévoit en effet qu'elle est accordée par l'autorité administrative après avis d'une commission nationale d'homologation dont la composition n'est pas exclusivement scientifique et qui fait même la part belle aux représentants des producteurs et des acheteurs.

En outre, compte tenu de l'imminence d'une réglementation communautaire, compte tenu aussi probablement de la faiblesse des effectifs de la division des équipements, matériels médicaux et des innovations technologiques de la direction des hôpitaux à laquelle, curieusement - le fait que nombre de dispositifs médicaux soient utilisés dans les hôpitaux ne peut être considéré comme une bonne explication-, a été confiée la gestion de ce secteur, la liste des matériels médicaux soumis à homologation n'a presque pas évolué depuis le début des années 1990.

Certes, beaucoup de fabricants anticipent sur l'entrée en vigueur de la législation nouvelle et se mettent en conformité dès à présent ; mais, juridiquement, rien ne s'oppose à un " écoulement des stocks " de produits qui ne présenteraient pourtant pas toutes les garanties de sécurité.

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