4. Compléments nutritionnels

Il n'existe pas de cadre réglementaire pour les compléments nutritionnels ; ce sont les textes généraux relatifs aux denrées alimentaires ou, dans certains cas, ceux relatifs aux produits destinés à une alimentation particulière qui s'appliquent.

Or, l'Académie de pharmacie dénonce l'usage prolongé, sans surveillance, à des doses très supérieures aux doses journalières admissibles, d'oligo-éléments (fluor, sélénium...), de vitamines liposolubles et même hydrosolubles telles que la vitamine B6. Elle dénonce aussi la promotion frauduleuse d'une neurohormone (mélatonine) prétendue efficace comme complément nutritionnel.

5. Lentilles de contact colorées

La mission d'information a été alertée par l'Institut National de la Consommation sur la nécessité d'instituer un contrôle et une vigilance sur les lentilles colorées, qui n'entrent pas dans la catégorie des dispositifs médicaux, alors, qu'elles présentent des risques analogues à ceux des lentilles correctrices. L'Institut National de la Consommation rapporte les informations transmises par des représentants du syndicat des médecins ophtalmologistes au groupe de travail " optique médicale " du Conseil National de la Consommation, selon lesquelles il y aurait un nombre d'accidents significatif et non répertorié en l'absence de vigilance concernant ces produits.

6. Cosmétologie

Selon l'Académie de pharmacie, il serait nécessaire d'améliorer la sécurité sanitaire de certains produits cosmétiques tels que les produits solaires.

En outre, la cosmétovigilance pourrait être développée. Depuis un an, un réseau de dermato-allergologie a été mis en place, mais il serait opportun de généraliser cette initiative.

7. Xénogreffes

En dehors des dispositions relatives aux thérapies génique et cellulaire de la loi du 29 mai 1996 qui englobent dans leur champ les thérapies réalisées à partir de cellules animales, il n'existe aucune législation ou réglementation concernant les xénogreffes d'organes ou de cellules. La loi dite bioéthique du 29 juillet 1994 ne traite en effet que des organes ou cellules d'origine humaine.

L'Etablissement Français des greffes dénonce cette carence, l'utilisation d'un organe, d'un tissu ou de cellules animales se pratiquant sous diverses formes :

" - un certain nombre de dispositifs médicaux au sens de l'article R 665-4 du code de la santé publique comportent du tissu ou des cellules d'origine animale qui ont été rendus non viables ; ils bénéficient d'un encadrement réglementaire national et européen sans pour autant que tous les problèmes aient été résolus car le caractère " non viable " du produit n'implique en aucun cas la suppression du risque potentiel ;

" - la xénotransplantation est l'implantation d'un organe, d'un tissu ou de cellules d'origine animale ; sa définition scientifique est claire, tout au moins pour les organes, mais aucun texte ne réglemente actuellement ni les produits utilisés, ni l'activité qui en découle, ni n'attribue spécifiquement la compétence en ce domaine à une structure d'Etat ou à un établissement public national ;

" - la dérivation de sang humain vers un organe prélevé chez l'animal (foie de porc par exemple) ou vers un dispositif comportant des cellules animales vivantes (foie bioartificiel avec culture d'hépatocytes porcins par exemple) n'a reçu à ce jour aucune définition et n'appartient à aucune classification car il ne s'agit, ni d'une greffe, ni d'une thérapie cellulaire (ce point pourrait être discuté), ni de l'usage d'un dispositif médical. "

Ces différents procédés constituent, selon le Pr Didier Houssin, " un domaine de recherche scientifique et industriel très actif, en décalage évident avec la réglementation existant en ce domaine. "

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