3. Une offre dispersée et trop peu continue

L'audiovisuel français ne se présente pas, en Asie, de manière suffisamment cohérente. Les opérateurs publics envoient des représentants en Asie sans se concerter, de manière autonome, en ignorant la stratégie des autres acteurs et, ainsi, en ne permettant pas de créer des synergies.

Votre rapporteur a ainsi été conduit, lors de sa mission, à mettre en relations des professionnels de l'audiovisuel présents dans des capitales asiatiques et qui ne s'étaient jamais rencontrés...

Ensuite, quand ils existent, les accords bilatéraux entre diffuseurs français et diffuseurs nationaux demeurent difficiles à appliquer.

Les opérateurs audiovisuels étrangers doivent, la plupart du temps, réaliser des joint-ventures avec des investisseurs nationaux, dans lesquels ils sont souvent minoritaires (Eu égard au caractère sensible de l'audiovisuel, leur participation est parfois limitée à 20 % du capital de ces sociétés). En outre, la valeur des accords contractuels n'a pas la même force en Asie orientale qu'en Europe et le respect de l'écrit n'est pas aussi intangible, ce qui peut expliquer certaines mésaventures récentes. Cette attitude rend nécessaire la présence physique et continue de représentants (persévérants) des opérateurs audiovisuels sur les marchés convoités.

Ceci explique donc en grande partie l'échec de la mise en oeuvre de l'accord conclu le 6 mars 1995 - à grand renfort de publicité - entre France Télévision, France Espace et la chaîne publique nationale chinoise CCTV.

Il existe souvent une profonde méconnaissance du comportement des Asiatiques en affaires, qui repose sur une confiance établie dans le long terme. Elle implique une présence physique, continue, de nos représentants.

4. Du bricolage

L'insuffisance de professionnalisme des exportateurs de programmes audiovisuels prête parfois à sourire, tels ces représentants de sociétés de production audiovisuelle se présentant au MIP Asie avec des brochures luxueuses, en quadrichromie, de leurs catalogues, mais rédigées uniquement en français, et donc incompréhensibles pour la quasi totalité des acheteurs...

On peut également s'interroger sur certaines pratiques d'opérateurs publics qui, tels RFI, font réaliser le doublage de leurs émissions en Japonais par une association, TMF, qui l'effectue bénévolement.

A de nombreuses occasions, votre rapporteur a pu apprécier les qualités de " débrouillardise " des diffuseurs français opérant en Asie, mais il aurait parfois préféré constater davantage de professionnalisme.

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