4. Mieux gérer la présence audiovisuelle française en Chine

Compte tenu des perspectives politiques, il est illusoire de compter sur un développement important de la diffusion directe de programmes audiovisuels en Chine. Même la vente de programmes reste difficile en raison de la distance culturelle et des obstacles tant politiques qu'économiques. Compte tenu des moyens des chaînes, les prix proposés pour l'achat de programmes sont en effet peu attractifs.

Il convient donc de rationaliser notre présence en Chine et d'assurer la bonne exécution des contrats.

a) Rationaliser la présence audiovisuelle française en Chine

De par la réglementation en vigueur, la place occupée par les médias français est encore timide et devrait le rester assez longtemps. C'est pourquoi ce marché ne peut, selon votre rapporteur, constituer une priorité.

CFI est reçu par un très petit nombre de foyers autorisés à installer une parabole, TV5 sera visible dans les mêmes conditions (et avec un décodeur) à la fin de l'année, RFO Tahiti est reçue à Pékin dans les mêmes conditions. Quelques magazines français sont disponibles dans les kiosques des grands hôtels.

La présence audiovisuelle française a été très réduite, voire absente des ondes jusque vers la fin de l'année 1992. Ce constat est à mettre en relation avec la situation politique et économique du pays.

Depuis le réchauffement des relations franco-chinoises, opéré sous le Gouvernement de M. Edouard Balladur, la France a développé une forte politique de présence dans les médias, principalement pour :

· des émissions de radio qui connaissent un vif succès, le cap des 25 millions d'auditeurs est atteint dès la rentrée 1994,

· des chaînes de télévision, dont la chaîne nationale, présentant des émissions régulières sur la France.

Des cellules ont été implantées au sein de l'ambassade (Pékin et Shanghai) afin de pénétrer davantage et régulièrement les médias. Cette politique volontariste a donné de bons résultats :

·  en radio

La cellule " contact production " implantée au consulat de Shanghai réalise les émissions et les diffuse dans tout le pays : cours de français, magazines et émissions musicales. Les émissions sont à caractère général et privilégient séquences informatives rapides, à contenu varié (28 stations diffusent des émissions pour un public estimé à environ 50 millions d'auditeurs chaque semaine).

· en télévision

La cellule audiovisuelle créée en 1994 a instauré un partenariat régulier avec les télévisions chinoises et les opérateurs français. Elle répond aux demandes d'images et de programmes des télévisions auxquelles sont fournis, sur leur demande, des documents libres de droits : 13 chaînes de télévision sont des partenaires réguliers pour des émissions en chinois hebdomadaires d'une durée de 30 minutes (Regards sur le monde - Wuhan TV ; Kaléidoscope - BTV ou quotidiennes, Bonjour Pékin - Shandong TV - Autour du Monde ; Hangzhou TV - Toi et moi...).

Cette fonction est complétée par des actions de promotion des produits français par :

- la fourniture des catalogues,

- le visionnage de cassettes (une centaine d'heures en 1995),

- la facilitation de contacts entre producteurs français et acheteurs chinois (CCTV et France Télévision...).

Une fréquentation des marchés des programmes par les délégations françaises a débuté en septembre 1995, avec la présence d'un stand de TVFI à Chengdu.

Les opérateurs français bénéficient d'une bonne implantation dans le pays :

· CFI sera représenté à Pékin par le bureau d'IP Network. Après des tentatives infructueuses en Chine, l'opérateur a en effet donné la priorité à une action en Indonésie et en Inde.

· L'INA a ouvert en février 1996 un bureau de représentation. Il devrait, à terme, se transformer en agence commerciale. Les objectifs sont diversifiés :

- ventes de programmes,

- développement d'actions de formation,

- vente d'ingénierie informatique et de gestion d'archives.

· RFI est au troisième rang des radios internationales et la réforme de l'automne 1996 n'a pu que renforcer son écoute en Chine.

· TV 5 : la diversification des opérations tient compte des possibilités offertes par le satellite Asiasat 2, qui fonctionne depuis décembre 1995 et appelle, comme on l'a vu, à la régionalisation de la grille de programme de la chaîne.

Enfin, différentes actions permettent aux gestionnaires des chaînes de télévision ou stations de radio une meilleure connaissance des lieux de production française et de la spécificité des produits :

- attribution de bourses,

- participation à des stages spécifiques pour une gamme de métiers toujours plus large (réalisateurs, journalistes, techniciens).

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