Les erreurs publiques

Au-delà des effets conjugués d'une concurrence exacerbée et d'une crise conjoncturelle, les établissements publics ont sans aucun doute souffert d'un déficit de gestion. A cela plusieurs raisons que l'on rappelera brièvement, tant ce sujet a été balisé.

La première tient sans doute à l'arbitraire des nominations . Pour Jacques Attali, " nommer est l'ivresse du seul vrai pouvoir " 63( * ) . Les entreprises publiques françaises (et leurs salariés), particulièrement dans le secteur bancaire, ont fait les frais de cette ivresse. Même si l'on peut accepter, dans l'intérêt général, une certaine " porosité " 64( * ) entre l'administration et le secteur privé, pratiquée à haute dose l'endogamie (administrative mais aussi politique) des élites semble avoir joué une part non négligeable dans la faillite du secteur public.

On peut relever ensuite les dysfonctionnement des conseils d'administration des entreprises publiques. Les représentants de l'Etat y veillent le plus souvent à ne rien dire, qui pourrait leur être reproché par la suite. L'Etat actionnaire se montre indifférent. Ni stratége, ni gérant, il ne dispose même pas d'une comptabilité consolidée susceptible de lui donner une vue d'ensemble de son patrimoine.

Enfin, on rappelera l'inexistence des sanctions . Comme le relevait le quotidien " Le Figaro " : " La République est bonne fille avec ses élites, rarement sanctionnées, jamais laissées sur la touche. L'ancien président de la banque Worms, qui a perdu 14,9 milliards de francs, n'a-t-il pas été chargé de réaliser l'audit de France Télévision ? " 65( * )

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