1.4 Les navires à grande vitesse (NGV)

La mise au point des NGV de grande taille (plus de 80 mètres), capables d'atteindre des vitesses de 40 noeuds (75 km/heure environ), nécessite la résolution de nombreuses difficultés concernant notamment la conception, la tenue de la structure ou la mise en oeuvre de matériaux (passage de l'acier à l'alliage d'aluminium). La compétition technique est ouverte dans le monde entier.

En 1995, la répartition par type de navire de la flotte mondiale des NGV était la suivante : monocoques (13,7 %), catamarans (41,9 %), hydroglisseurs (33,4 %), navires à effet de surface (6,6 %), navires à coussin d'air (4,3 %). Entre 1990 et 1995, ce sont les catamarans qui ont connu la plus forte progression (60,3 %), suivis par les monocoques (39,8 %) et les NES (28,6 %). En 1996, les 152 livraisons et commandes de transports rapides de passagers se répartissaient comme suit : 98 catamarans (65 %), 46 monocoques (30 %), 6 catamarans perce-vagues (4 %), un hydroglisseur, un Swath.

Les Français sont à la fois présents dans la production des laminés d'alliage d'aluminium (Pechiney Rhenalu) destinés aux NGV, et dans la construction de ces navires (Chantiers de l'Atlantique associés à Leroux & Lotz, Ateliers et Chantiers du Havre, Constructions Mécaniques de Normandie, Iris Catamarans). Ils bénéficient, de plus, d'un marché intérieur de transports maritimes rapides, avec les lignes Corse-continent ( ( * )8) . On note aussi un marché potentiel pour le cabotage marchandises en Méditerranée et en Manche.

Malgré le degré élevé de concurrence sur le marché international des NGV, la France y dispose d'une place non négligeable.

1.4.1 Un producteur français important

Le groupe Pechiney Rhenalu, qui revendique 35 à 40 % du marché mondial de la tôle d'aluminium destinée aux NGV, a investi 100 MF dans son usine d'Issoire (Puy-de-Dôme), spécialiste des produits laminés spéciaux.

1 4.2 Des chantiers français actifs

En France, les Constructions Mécaniques de Normandie occupent depuis vingt ans une position dominante sur le marché des navires rapides (patrouilleurs armés). Le chantier Leroux & Lotz, qui figure parmi les quinze principaux chantiers constructeurs de NGV, a livré en 1996 à la SNCM deux monocoques à grande vitesse, les Corsaires 1 100 « l'Asco » et « l'Aliso » (500 passagers, 150 véhicules), pour la liaison Corse-Continent, et construit un NGV de 112 mètres de long pour l'armateur suédois Rederi AB Gotland. Un accord de coopération dans le domaine des navires rapides de plus de 100 mètres a été passé en novembre 1996 entre les Chantiers de l'Atlantique et Leroux & Lotz, détenteur du savoir-faire dans ce domaine, avec pour objectif la construction de deux gros NGV par an au cours des cinq prochaines années. Le chantier Rochelais « Iris Catamarans », une filiale de « Fountaine-Pajot », producteur de catamarans de plaisance, a construit un prototype de catamaran rapide en matériaux composites baptisé « Iris », pouvant transporter 240 passagers à 30 noeuds sur des lacs ou des bras de mer protégés.

* (8) Deux NGV, les Corsaires 1 100 « Asco » et « Aliso » sont en service, et la Société Nationale Corse-Méditerranée a lancé un appel d'offres pour la construction d'un NGV monocoque de 135 mètres de long pouvant transporter 1 000 passagers et pouvant naviguer par 6 mètres de creux.

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