4. Le poids socio-économique des activités de pêche

Le secteur de la pêche en France ne représente qu'une faible partie de l'activité économique du pays. En 1995, son chiffre d'affaires était de 5,7 milliards de francs, soit 0,06 % du PIB et 8,4 milliards avec les cultures marines, soit 0,14 % du PIB. Le secteur des pêches maritimes emploie entre 60 000 et 65 000 personnes et environ 100 000 avec les cultures marines. Les emplois induits 7 ( * ) en amont et en aval de la pêche peuvent être estimés (d'après les données du CAAM et du FIOM) entre 40 000 et 45 000, soit 2,5 emplois à terre pour un marin embarqué, contrairement à certaines estimations reprises par l'Union européenne 8 ( * ) de 4 emplois à terre pour 1 en mer. Dans certaines régions, le coefficient multiplicateur est inférieur à 2.

La pêche est une activité structurante des zones côtières françaises. Quarante-deux criées ont été aménagées le long du littoral pour organiser la commercialisation des produits de la mer. Il existe 1 500 points de débarquements, lesquels ont nécessité des aménagements portuaires divers : d'un simple quai de déchargement à un port parfaitement équipé pour la commercialisation des produits, leur transformation, l'entretien du navire, etc. L'activité de pêche joue donc un rôle dans l'aménagement du littoral. Sur les 100 000 emplois du secteur, 70 000 se trouvent sur le littoral.

Dans certaines zones littorales et dans les petits ports, la pêche est parfois la seule activité. Elle joue donc un rôle essentiel dans le maintien d'une certaine population sur zone. En Cornouaille, 11 % de la population active travaille dans la filière pêche, 8 % en Vendée, 12,7 % à Boulogne et 9,5 % à Fécamp. Dans le bassin de Marennes-Oléron, la conchyliculture occupe 10 000 personnes. Dans les grands ports, l'activité de pêche entre de plus en plus en concurrence avec d'autres activités, comme le tourisme, l'aquaculture ou la flotte de commerce. Il existe, de ce fait, des conflits d'usage.

Les régions de Bretagne Sud, Sud-ouest et Méditerranée regroupent plus de 50 % des emplois du secteur (environ 13 000 pêcheurs et 39 000 emplois indirects), contre 4 000 pêcheurs et 16 000 emplois indirects en Bretagne

Nord et Manche. La Bretagne Sud concentre, sur 100 km de côtes, quelques uns des quartiers maritimes et des ports de pêche les plus importants du littoral français (Douarnenez, Le Guilvinec, Concarneau, Lorient). Le chiffre d'affaires du secteur, de la Bretagne au Sud, était de 941 millions d'écus en 1993, contre 373 millions en Bretagne Nord et Manche.

En Europe, 300 zones littorales de différentes dimensions (de quelques milliers de personnes à 3 ou 4 millions d'habitants) sont dépendantes de l'activité de pèche. En 1993, ces zones représentaient 106 millions d'habitants (31 % de l'ensemble de l'Union européenne), soit 32,8 millions d'emplois. La flotte de pêche procure plus de 10 % des emplois le long de la côte atlantique espagnole, dans l'est de l'Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal et au Royaume-Uni.

* 7 Les emplois induits concernent les emplois des activités en amont (armement, préparation et maintenance des navires, construction et réparation navale, structures coopératives, encadrement administratif et financier et la recherche) et en aval de la filière pêche (distribution, du mareyeur au poissonnier-détaillant en passant par le MIN , transformation et transports. Au contraire, les emplois indirects concernent les emplois dans les autres secteurs économiques non dépendants directement de la pêche, comme la café ou le coiffeur de proximité.

* 8 « Actuellement, on considère qu'un emploi en mer contribue à créer quatre à cinq emplois à terre... ». Office des publications officielles des Communautés européennes, 1994, Luxembourg, p. 2.

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