2. L'absence de critères fiables et communs aux différentes chambres régionales des comptes dans la mise en oeuvre de l'examen de la gestion

a) L'absence de références homogènes

Pour être efficace et homogène, le contrôle de gestion devrait reposer sur des critères fiables et communs aux différentes chambres régionales des comptes.

Or, un chantier immense est ouvert en matière de références, comme l'ont fait observer certains magistrats financiers entendus par le groupe de travail.

Les données statistiques indispensables à l'analyse financière sont souvent tardives , hétérogènes et difficiles à interpréter . L'absence de références communes, modulées selon la taille des collectivités, ne permet pas de définir de manière incontestable les coûts qui paraissent acceptables pour l'achat de fournitures, la réalisation d'investissements ou de prestations de services.

Le souci légitimement manifesté au moment de la décentralisation de mettre un terme à la tutelle technique qui s'exprimait à travers diverses recommandations ou cahiers des charges type n'a pas été relayé par un effort de clarification et de regroupement pourtant souhaité par le législateur. Ainsi, le code des prescriptions et procédures techniques particulières -voulu par la loi du 2 mars 1982 et repris, sur l'initiative du Sénat, à l'article L.1111-3 du code général des collectivités territoriales- n'a-t-il jamais vu le jour.

b) Une lacune préjudiciable au bon exercice de contrôle de gestion

Cette absence de critères communs laisse aux chambres régionales des comptes une marge d'appréciation très large pour définir ce qui est conforme ou non à une bonne gestion locale.

Il en résulte une très grande hétérogénéité des solutions retenues qui explique l'incompréhension manifestée par beaucoup d'élus locaux.

Comment, en effet, justifier qu'un niveau d'endettement ou encore le coût de prestations de services soit jugé acceptable dans une région et ne le soit plus dans une autre ?

Cette situation est d'autant plus préjudiciable que l'utilisation de ratios n'a de sens que pour autant qu'ils sont resitués dans le contexte global d'une gestion locale. Tel est par exemple le cas des établissements publics de coopération intercommunale -qui, pour accomplir leurs missions au service du développement local- doivent pouvoir innover.

De même, des ratios moyens sont inutilisables pour certaines communes. Ainsi en est-il de la référence aux habitants permanents pour les communes touristiques.

Le groupe de travail juge donc regrettable que les chambres régionales des comptes n'aient pas à ce jour bénéficié d'une réflexion globale associant des représentants des collectivités locales, des services de l'Etat et des juridictions financières, et destinée à promouvoir des critères homogènes et adaptés au contexte de la gestion locale .

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