IV. RENFORCER LES PROCÉDURES DE CONTRÔLE INTERNE DES COLLECTIVITES LOCALES

Le changement de nature de l'action des collectivités locales qui résulte de la décentralisation a débouché sur un accroissement considérable des contraintes de gestion.

En effet, les collectivités locales sont notamment tenues de respecter un grand nombre d'obligations destinées à assurer la publicité et la transparence de leur gestion. A cet égard, il convient de citer, en particulier le débat obligatoire sur les orientations budgétaires, la mise à disposition du public de données synthétiques et comparatives, ainsi que les annexes aux documents comptables et budgétaires traditionnels.

Les gestionnaires locaux ont donc modernisé leurs méthodes, et tout en apprenant à travailler avec les organes de contrôle externes que constituent les chambres régionales des comptes, ils ont commencé à développer le contrôle interne de leur gestion.

A. UNE ÉVOLUTION QUALITATIVE ESSENTIELLE

Dans le cadre de cette évolution, de nombreuses collectivités locales ont, en effet pris, la mesure de l'intérêt qu'il pouvait y avoir pour elles à disposer d'une expertise qui leur soit propre.

Cependant, à la différence des entreprises, pour lesquelles l'analyse financière a donné lieu à des méthodes bien " étalonnées " et reconnues et où chacun s'accorde sur la finalité et sur les méthodes de l'analyse, l'examen des comptes des collectivités locales présente d'importantes spécificités.

A cet égard, il faut rappeler que les règles de la comptabilité publique auxquelles les collectivités locales sont soumises sont traditionnellement et fondamentalement conçues pour permettre le contrôle de la régularité de l'exécution d'un budget.

Or, aujourd'hui la vocation du contrôle interne doit être de servir la cause d'une bonne information financière et d'une gestion efficace. Ce contrôle interne, possède donc des règles spécifiques qui se distinguent ainsi, par nature, des règles de la comptabilité publique, qui apparaissent peu adaptées à une mise en perspective dynamique de la gestion locale.

A cet égard, l'entrée en vigueur progressive depuis 1997 des règles de la comptabilité M14 pour les communes constitue, malgré les difficultés pratiques qu'implique le changement de système comptable pour ces collectivités, un progrès indéniable. Ce nouvel ensemble de règles comptables aligne en effet, dans ses grandes lignes, la comptabilité des communes sur celles du plan comptable général applicable aux entreprises depuis 1982. De même, un grand nombre de ratios financiers ont été définis afin de pouvoir apprécier la situation financière des collectivités.

Ce dispositif comptable devrait permettre de moderniser la gestion des collectivités locales. Dans la perspective de l'entrée en vigueur des instructions comptables M52 et M71, qui devrait respectivement s'appliquer à partir de l'an 2000 aux départements et aux régions, M. Lionel Fourny, directeur général des services de la Moselle et président de l'association des directeurs généraux de service et directeurs généraux adjoints de service des conseils régionaux et généraux, note que " les pratiques et les outils de gestion sont anciens, et procèdent de règles héritées de l'Etat. Le changement de plan de comptes va donner l'occasion de mettre en place des instruments de pilotage qui n'existent pas encore " 37( * ) .

D'importants progrès ont donc été réalisés dans ces domaines.

Cependant, la complexité de l'environnement juridique et financier auquel sont confrontés les élus locaux dans le cadre de leur gestion renforce encore le besoin de concertation et de conseil, plus particulièrement à l'attention des petites communes, afin que l'action locale puisse s'exercer dans les meilleures conditions de sécurité juridique.

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