3. La réglementation et le mode de rémunération des professionnels de santé ne facilitent pas le travail en équipe ou en réseau

Le développement des soins palliatifs et de l'accompagnement suppose celui du travail en équipe et/ou en réseau. Ainsi, à l'hôpital, il suppose, non seulement la réunion de compétences pluridisciplinaires (médecins, équipes soignantes, psychologues), mais aussi une coopération avec les autres services dans lesquels sont ou étaient soignés les malades. A domicile, il faut ajouter à ces exigences de collaboration celle qui doit s'instaurer entre professionnels de santé de ville et équipes hospitalières.

Or, ni les traditions culturelles, ni la réglementation ne sont très incitatrices en la matière. Et, si les traditions peuvent évoluer avec l'amélioration de la formation, la législation et la réglementation relatives à la prise en charge des soins par la sécurité sociale consacrent des pratiques individuelles cloisonnées.

Ainsi, le paiement à l'acte n'est adapté, ni à la rémunération d'actes d'accompagnement qui prennent beaucoup de temps, ni à la coopération entre professionnels. En outre, en ce qui concerne l'exercice professionnel des médecins, peu de passerelles existent entre l'hôpital et la ville.

Les progrès récents, en la matière, résultent des ordonnances dites " Juppé ", et notamment des dispositions issues de l'article 6 de l'ordonnance n° 96-345 relative à la maîtrise médicalisée des dépenses de soins.

L'article L. 162-31-1 du code de la sécurité sociale qu'il institue prévoit en effet la mise en oeuvre d'actions expérimentales telles que des réseaux de soins permettant la prise en charge globale de patients atteints de pathologies lourdes ou chroniques.

Le fonctionnement de ces réseaux pourra se traduire par des dérogations à des dispositions essentielles du code de la sécurité sociale telles que celles qui concernent le paiement à l'acte, le paiement direct des honoraires par le malade ou les frais couverts par l'assurance maladie.

La limite de ce dispositif réside dans la procédure devant être mise en oeuvre, le projet de réseau devant faire l'objet d'un premier examen par un conseil d'orientation avant d'être agréé par l'Etat. Elle résulte aussi dans le caractère expérimental du dispositif : ces projets peuvent en effet être réalisés pendant une durée de cinq ans à compter de la publication de l'ordonnance, soit jusqu'au 25 avril 2001.

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