b) Une économie ouverte et diversifiée, dont les Etats-Unis constituent le partenaire dominant

Le Mexique a abandonné le protectionnisme et s'est engagé, dès le milieu des années 1980, dans une politique de libéralisation de l'économie et d'ouverture des frontières. Le taux moyen de ses droits douaniers est d'environ 10%.

Le pays, qui a longtemps dépendu de la rente pétrolière, a aussi réussi sa diversification (agroalimentaire, sidérurgie, automobile, télécommunications, électronique) grâce notamment aux investissements étrangers.

Mexico a également entrepris, dans la période récente, comme la plupart des pays latino-américains, une politique de privatisations active. Banques, compagnies aériennes, télécommunications et industrie sidérurgique ont déjà été privatisées. D'autres sont en cours dans le cadre du plan de sauvetage de l'économie mexicaine décidé par les autorités à la suite de la crise de 1994-1995.

Mais l'événement le plus important, en matière d' ouverture des frontières, réside naturellement dans l'entrée en vigueur, le 1 er janvier 1994, de l'ALENA, traité de libre-échange régional unissant le Mexique aux Etats-Unis et au Canada et reposant principalement sur l'abaissement des droits de douane et sur la promotion des investissements intra-régionaux. Le tableau ci-joint montre toutefois la diversité des accords de libre-échange conclus au cours des dernières années ou en cours de négociation entre le Mexique et la plupart des pays latino-américains.

Accords de libre-échange signés par le Mexique

Intitulé

Pays

Entrée en vigueur

Dispositions particulières

 

Chili

1 er janvier 1992

Traité de libre-échange. Impact notamment sur le secteur automobile, les équipements de transport, l'électronique et les équipements de l'industrie métallurgique.

Au 1 er janvier 1996, 97 % des produits sont libérés dans les deux sens.

ALENA

Etats-Unis Canada

1 er janvier 1994

Traité de libre-échange de type régional. Principalement abaissement des droits de douane et promotion des investissements intrarégionaux.

Groupe des 3

Colombie Venezuela

1 er janvier 1995

Traigté de libre-échange. Baisse des tarifs douaniers, protection de la propriété intellectuelle, élimination des barrières non-tarifaires.

Levée immédiate des droits sur 40 % des exportations mexicaines vers la Colombie et sur 63 % des exportations colombiennes.

Suppression totale des droits entre Mexique et Venezuela pour le 1 er juillet 2004.

 

Bolivie

1 er janvier 1995

Suppression immédiate des droits de douane sur 97 % des exportations mexicaines et sur 99 % des exportations boliviennes.

 

Costa Rica

1 er janvier 1995

Suppression immédiate des droits sur 70 % des produits mexicains non agricoles. 20 % supplémentaires doivent être levés au 1 er janvier 1999. Tous droits levés dans les deux sens au 1 er janvier 2004.

 

Nicaragua

1 er juillet 1998

Traité de libre-échange.

En cours de négociation

El Salvador

Guatemala

Honduras

Equateur

Panama

Pérou

Bélize

 
 

L'ALENA a, pour l'heure en tout cas, largement bénéficié à l'économie mexicaine en ouvrant plus largement le marché nord-américain aux exportations mexicaines et en accroissant le flux d'investissements en provenance du Canada et, surtout, des Etats-Unis.

L'économie mexicaine est ainsi, plus encore qu'hier, étroitement liée aux Etats-Unis . Le Mexique réalise ainsi plus de 80 % de son commerce extérieur (87 % de ses exportations et 74 % de ses importations) avec les Etats-Unis qui constituent, et de très loin, son principal partenaire commercial. Ce partenariat confine même à l'exclusivité puisque le Japon, deuxième fournisseur, ne représente que 3,9 % des importations mexicaines et que le Canada, deuxième client, ne dépasse pas 2 % de ses exportations...

Cette étroitesse des relations économiques américano-mexicaines s'est aussi traduite, principalement, dans les six Etats frontaliers du nord du Mexique, par l'expansion des " maquiladoras ". Ces usines d'assemblage industrielles sous douane, sous-traitantes des firmes pour la plupart américaines, voient leur production exportée en totalité. Mais les quelque 4 000 " maquiladoras " emploient, notamment dans le textile et l'électronique, plus d'un million de Mexicains, réduisant à environ 3 % le taux de chômage dans des Etats frontaliers comme la Basse-Californie et contribuant au rééquilibrage démographique du pays.

Il faut enfin garder présents à l'esprit les flux migratoires considérables entre le Mexique et les Etats-Unis . On estime ainsi -malgré le mur bâti à la frontière entre les deux pays- qu'un million de Mexicains franchissent chaque année illégalement la frontière américaine (tandis qu'environ 800 000 reviennent au pays). Ils accroissent ainsi régulièrement les quelque 8 millions de Mexicains qui vivent aux Etats-Unis et constituent l'une des principales sources de devises du pays.

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