B. LA VOLONTÉ DE DIVERSIFICATION DES RELATIONS EXTÉRIEURES DU MEXIQUE

1. La réaffirmation de la vocation latino-américaine du Mexique

Le renforcement de ses relations avec ses voisins latino-américains constitue l'un des axes directeurs principaux de la diplomatie mexicaine. Le Mexique, pays de près de 100 millions d'habitants, apparaît naturellement comme l'un des chefs de file de la communauté latino-américaine, même s'il se heurte, dans ce rôle de leader régional, à la concurrence du Brésil.

C'est ainsi que le Mexique, parallèlement à ses efforts diplomatiques en vue du désarmement du continent latino-américain, a accueilli la signature de plusieurs accords de paix en Amérique centrale, qu'il s'agisse du Salvador en 1992 ou du Guatemala en 1996. Il est aussi favorable à la réintégration de Cuba dans la communauté internationale et oeuvre en ce sens au sein de l'OEA (organisation des Etats américains).

Sur le plan économique, le Mexique cherche, avec ses partenaires, à devancer la réalisation, prévue pour 2005 à l'initiative de Washington, d'une zone américaine de libre-échange (ALCA) par une série d'accords de libre-échange avec les pays latino-américains .

La portée de ces accords doit toutefois être relativisée par la part relativement modeste de ces pays dans le commerce extérieur mexicain. C'est ainsi que le Mexique ne réalise qu'une part très faible -moins de 3 %- de son commerce extérieur avec le Venezuela et la Colombie.

Ce dernier accord de libre-échange s'inscrit dans le cadre du G3, le groupe des 3, issu en 1989 du " groupe de Contadora " (Colombie, Mexique, Panama, Venezuela) après l'exclusion de Panama. Le G3 constitue à la fois un instrument de concertation politique et un élément de coopération économique. Fondé sur des mécanismes souples, le G3 se réunit souvent en marge de rencontres organisées dans d'autres instances, telles que le sommet ibéro-américain (dont le Mexique a été le premier hôte à Guadalajara en juillet 1991).

Le " groupe de Rio " -dont le Mexique assure la présidence en 1999- a, pour sa part, été créé en 1986 et réunit 14 membres (12 pays latino-américains permanents, un représentant de la Caraïbe et un représentant de l'Amérique centrale). Il constitue, selon Mexico, l'unique mécanisme régional de consultation politique en Amérique latine -à la différence des autres enceintes- à commencer par le Mercosur- qualifiées de " subrégionales ". Le Mexique attache une importance particulière aux concertations sur les sujets multilatéraux réalisées au sein du groupe de Rio.

Le Mexique a enfin joué un rôle prépondérant dans la création, en août 1995, de l'AEC (Association des Etats de la Caraïbe) dont il a, le premier, assuré la présidence. L'AEC rassemble l'ensemble des Etats riverains ou insulaires du bassin des Caraïbes -auxquels se sont ajoutés les Bahamas, le Guyana et le Surinam- soit au total 25 Etats représentant 200 millions d'habitants. Cette association aux structures également souples -au sein de laquelle la France a été admise en tant que membre associé- vise à promouvoir une plus grande cohésion politique et économique des Etats du bassin caraïbe, dans le contexte notamment des mouvements d'intégration économique en cours dans les Amériques, à commencer par l'ALENA et le Mercosur.

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