3. Les obstacles à la titularisation des maîtres auxiliaires : le refus d'une mobilité dans le cadre du mouvement

Au cours de ses déplacements dans certaines académies particulièrement " attractives ", la commission d'enquête a pu constater que les anciens maîtres auxiliaires tendaient à être maintenus dans leur académie d'origine alors que leur titularisation devrait normalement avoir pour conséquence de les intégrer dans le mouvement des enseignants du second degré.

C'est ainsi que le rectorat de la Corse invite ses maîtres auxiliaires à passer les divers types de concours et qu'il tente de les maintenir dans l'académie afin de pallier la faiblesse du volant de titulaires remplaçants ; dans le cadre du mouvement déconcentré, le souci du rectorat est d'affecter le maximum de titulaires sur des postes à l'année et de réserver les maîtres auxiliaires au remplacement.

Dans l'académie de la Guadeloupe, le réemploi systématique des 400 maîtres auxiliaires a privé le rectorat de tout élément de souplesse et l'a contraint à recourir à des vacataires.

La commission a pu constater que les effets de la titularisation au regard du mouvement avaient un effet dissuasif pour les maîtres auxiliaires qui seraient tentés de passer le concours mais qui souhaitent rester dans leur académie : dans la réalité, les 72 lauréats admis aux derniers concours sont restés en Guadeloupe.

Ce souci de rester dans l'académie s'est traduit également par une forte demande de congé formation destiné à permettre une réorientation disciplinaire sur 400 maîtres auxiliaires, 25 % d'entre eux ont demandé le bénéfice de ce congé formation.

Dans l'académie de la Martinique, les maîtres auxiliaires qui réussissent les concours restent affectés dans l'académie pour la première année qui suit leur titularisation.

Afin d'assurer une égalité entre les lauréats des concours, la commission souhaiterait que les maîtres auxiliaires soient intégrés dans le mouvement dès leur titularisation.

4. Les maîtres auxiliaires " structurels "

Selon les estimations du SNES, 7.000 à 8.000 maîtres auxiliaires ont plus de dix ans d'ancienneté, ce syndicat réclamant pour ces personnels une équivalence CAPES et une formation complémentaire en IUFM.

Votre commission considère que cette revendication est irréaliste. En effet, l'ancienneté même de ces maîtres auxiliaires ne saurait justifier à elle seule une intégration dans la fonction publique enseignante même si elle peut témoigner d'une certaine expérience pédagogique.

Par ailleurs, ce volant de maîtres auxiliaires " structurels " recouvre aussi bien les personnels non titulaires qui échouent aux concours de titularisation, que ceux qui ne s'y présentent jamais afin notamment de conserver leur affectation.

Certains des interlocuteurs de la commission se sont interrogés sur l'opportunité de maintenir dans l'éducation nationale des contractuels qui avaient plusieurs fois échoué aux concours, en dépit de l'aide à la préparation qui leur est accordée, et qui ne manifesteraient pas des capacités suffisantes pour assurer une fonction d'enseignant.

Reconnaissant la difficulté de certains maîtres auxiliaires à se présenter avec succès aux divers concours de recrutement, le ministre de l'éducation nationale a indiqué à la commission que ces personnels pourraient se voir offrir la possibilité de suivre une formation complémentaire en IUFM.

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