DEUXIEME PARTIE
DES CARACTERISTIQUES INSTITUTIONNELLES AUX « RIGIDITES » OBSERVEES
1. INTRODUCTION

La première partie a permis de dresser un panorama des principales caractéristiques des marchés du travail européens. L'objet de cette deuxième partie est d'étudier dans quelle mesure ces caractéristiques peuvent être reliées à la plus ou moins grande rigidité des salaires et de l'emploi dans les pays de l'UE.

La notion de rigidité du marché du travail a plusieurs dimensions. En cas de modification de leur environnement économique, les entreprises disposent de différentes façons de s'ajuster. Leur stratégie dépend de la manière dont elles envisagent l'avenir (les conditions économiques nouvelles sont-elles transitoires ou permanentes ?), de la nature des rapports entre les salariés et les employeurs, des caractéristiques institutionnelles et réglementaires du marché du travail. L'adaptation à une situation nouvelle peut passer par l'ajustement de trois éléments : les heures de travail, l'emploi et le taux de salaire horaire.

Si les salaires étaient parfaitement flexibles, il n'y aurait guère de déséquilibre sur le marché du travail. A la moindre hausse du chômage, le salaire baisserait car les chômeurs proposeraient leurs services pour des rémunérations inférieures à celles des salariés en place. Ceci stimulerait la demande de travail, diminuerait l'offre, et rétablirait l'équilibre sur le marché du travail. La description du marché du travail de la première partie a toutefois montré que de nombreux éléments limitent les possibilités d'ajustement des salaires et de l'emploi.

Une mesure de la rigidité du marché du travail, proposée par l'OCDE, est justement la sensibilité des salaires aux tensions sur ce marché, et en l'occurrence au taux de chômage. Pour analyser les conséquences des disparités des marchés du travail sur le fonctionnement de l'UEM, nous recherchons tout d'abord une mesure macro-économique de cette rigidité des salaires. Nous complétons l'analyse de la rigidité du marché du travail par l'étude de l'ajustement de l'emploi à l'activité. En effet, l'imparfaite indexation à court terme de l'emploi sur la production modifie les dynamiques de la productivité et du chômage, ce qui joue en retour sur la formation des salaires.

Ces résultats économétriques sont ensuite confrontés aux caractéristiques des différents marchés du travail européens mises en évidence dans la première partie. Il s'agit de voir si les différences de rigidités mesurées par l'économétrie peuvent être ou non expliquées à partir de ces caractéristiques. Nous montrons que des pays qui apparaissent très différents au regard de notre première partie peuvent être caractérisés par des mesures de la rigidité du marché du travail très comparables, et qu'il n'existe pas de relation simple entre ces deux approches.

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