CHAPITRE IER - LES ANALYSES ET LES PROPOSITIONS FORMULÉES EN 1997

Le message postal lancé par le Sénat en 1997 contenait, d'une part, un avis d'alarme et, d'autre part, un appel à la mobilisation.

L'avis d'alarme s'expliquait par les menaces planant sur l'avenir de La Poste. De fait, l'état des lieux dressé après un an et demi d'investigations 7 ( * ) , augurait d'un avenir inquiétant, sauf si des mesures adaptées étaient prises rapidement.

L'appel à la mobilisation préconisait, en conséquence, une politique vigoureuse. Il était emprunt d'optimisme si celle-ci était mise en oeuvre. Dix-huit mois après, cet optimisme est devenu interrogatif.

I. LES ANALYSES : UNE BELLE ENTREPRISE DE SERVICE PUBLIC CONFRONTÉE À DES DÉFIS QUI PEUVENT ÊTRE MORTELS

A. UNE BELLE ENTREPRISE DE SERVICE PUBLIC

1. Une entreprise imposante

Premier employeur du secteur marchand (1,4 % des emplois nationaux), troisième employeur de France (après les ministères de l'Education nationale et de la Défense), La Poste figure régulièrement dans les 20 premières entreprises françaises par l'importance du chiffre d'affaires.

Elle est un acteur clef de l'économie nationale et locale du fait de cette stature financière et sociale mais, aussi, en raison des relations d'interdépendance qu'elle entretient avec les entreprises (94 % de ses activités de courrier) comme avec les territoires (17.000 points de contact). Cette place économique centrale est également due au fait que ses deux métiers -le courrier et les services financiers- sont un élément essentiel de la compétitivité du pays et de la fluidité de ses flux d'échanges.

La Poste est une belle entreprise, riche du savoir-faire des hommes et des femmes qui la composent, de la lucidité de ses dirigeants, de la confiance que lui témoignent les Français et de sa réputation à l'étranger.

Notre opérateur public a d'ailleurs su consolider ces atouts. Il a modernisé ses outils de production (automatisation du tri, réseau sécurisé d'acheminement des colis, développement des télécommunications internes,..) Il a commencé à acquérir -lentement mais résolument- un réel esprit d'entreprise au travers de la gestion de ses ressources humaines, d'une écoute plus dynamique de sa clientèle, d'un enrichissement et d'une diversification commerciale de sa gamme de produits financiers ou de courrier (Dilipack pour les colis d'entreprise, « prêt à poster », « poste livre »...).

2. Un géant du service public

Pionnier -depuis août 1848- de la péréquation tarifaire géographique, aïeul -toujours alerte- des services publics de la vie quotidienne, le courrier n'est pas la seule mission d'intérêt général assumée par La Poste.

Premier distributeur de la presse, elle est aussi un vecteur important de la démocratie.

Sa contribution massive à l'aménagement du territoire est attestée par l'importance de son réseau, tout comme par la fréquence des tournées des facteurs dans les endroits les plus reculés. Enfin, en ouvrant sans aucun ostracisme ses guichets financiers aux plus démunis, elle participe fortement à l'endiguement de la marginalisation sociale des populations fragiles.

Certes, ces deux dernières missions ne sont pas qualifiées de service public au sens juridique du terme. Cependant, elles correspondent indéniablement à la perception courante de cette notion par l'opinion.

Il en découle que, pour les Français, La Poste est un « prestataire polyvalent » de services publics. Son nom et son image sont, de ce fait et à juste titre, liés de manière indissociable à ce type d'activité.

La Poste est au coeur du service public.

* 7 Au cours duquel plus de 110 auditions et réunions conduites en France, à Bruxelles, dans trois pays européens (Pays-Bas, Allemagne, Suède) et aux Etats-Unis ont permis de rencontrer 420 personnes, dont 220 membres du personnel de La Poste exerçant les divers métiers de l'entreprise.

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