C. Le rapport sur la coopération entre l'Europe et la Russie dans le domaine de la sécurité nucléaire, civile et militaire

Présentant son rapport (doc. 1620) au nom de la commission technique et aérospatiale, Mme DURRIEU, Présidente de la délégation française, a tenu à rappeler que son travail s'inscrivait dans le prolongement d'un précédent rapport de M. MARTINEZ (Espagne, socialiste), qui préconisait une consultation mutuelle avec la Russie sur ces problèmes concrets. Mme DURRIEU a également précisé l'emploi du mot " sécurité " dans son rapport, notion plus large que celle de " sûreté " qui concerne un risque ponctuel, plus technique, de même que la compétence de l'Assemblée de l'UEO sur un problème autant civil que militaire (les matières nucléaires civiles pouvant être détournées à des fins militaires alors que les matières militaires restent toujours susceptibles d'être reconverties à des fins civiles). Mme DURRIEU a ensuite procédé à un état des lieux et des risques en retenant deux dates essentielles : 1986, avec l' " accident "de Tchernobyl et 1989/1990, avec la chute du mur de Berlin. Le rapporteur, qui a multiplié les contacts de haut niveau sur place, a détaillé la situation des sites et du nombre de réacteurs installés en Russie, en distinguant les différents systèmes d'exploitation et leur génération : les réacteurs du type RBMK analogues à ceux de Tchernobyl étant considérés comme les plus dangereux, certains experts leur imputant un vice de forme structurel.

Puis, Mme DURRIEU a présenté le programme fédéral de l'énergie nucléaire couvrant une période jusqu'à 2010 et a également détaillé les formes de la dénucléarisation organisée sur les bases de traités multilatéraux.

Concluant sur la coopération, Mme DURRIEU a posé trois séries de problèmes : celui des mentalités quant à l'émergence d'une culture de la sécurité, puis la double question de l'état du droit et du respect encore inégal des engagements pris par la Russie (refus de la Douma de ratifier les Accords Start II, par exemple) alors que la première législation soviétique date de 1985.

Mme le rapporteur a conclu sur l'existence de coopérations déjà engagées avec l'Union européenne et les Etats-Unis, partenaires privilégiés de la Russie, mais aussi avec la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon ou certains pays nordiques comme la Norvège, tout en insistant sur l'importance des financements européens (programmes TACIS et PHARE). Elle a prôné l'intensification des coopérations avec la Russie en lançant toutefois un appel à la vigilance sur le contrôle des fonds alloués et des objectifs.

MM. Thomas COX (Royaume-Uni, Travailliste), KOSMO (Norvège, membre associé) et MEDALINSKAS (Lituanie, associé partenaire) ont ensuite pris part au débat. Pour sa part, M. Jim MARSHALL (Royaume-Uni, Travailliste) a salué en sa qualité de Président de la commission technique et aérospatiale la qualité du rapport de Mme DURRIEU en rappelant que le rapport avait été adopté à l'unanimité par cette instance.

Au terme de cette présentation, l'Assemblée a adopté à l'unanimité la recommandation n° 635.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page