Questions de la salle

Jacques LEMERCIER Secrétaire général de FO-PTT

Je tiens tout d'abord à féliciter le sénateur Larcher pour l'organisation de ce débat. Je rappelle que FO est en faveur d'une poste française évolutive et capable de relever les grands défis européens et mondiaux. Nous espérons également que les entreprises du secteur privé sauront tirer avantage de cette libéralisation.

Par contre, je remarque que personne ne parle des conséquences sociales de cette libéralisation. Or nous avons rencontré à plusieurs reprises Monsieur Bangemann qui n'a pas approfondi ses conséquences sur l'emploi. Dans le cadre de notre internationale, nous avons réalisé un certain nombre d'études qui montraient qu'une ouverture rapide à la concurrence pourrait se solder par la suppression de 60 000 à 80 000 emplois, ce qui est supérieur au nombre d'emplois créés par Madame Aubry à la RATP.

Nous souhaiterions donc que les engagements de transparence faits par la commission en matière d'emploi soient respectés. Les français doivent connaître les impacts sociaux des décisions prises en matière de libéralisation.

Robert VERRUE

D'une part, je ne pense pas que nous ayons fait l'impasse sur les problèmes sociaux, d'autre part, je ne pense pas que la libéralisation prenne la forme d'une ouverture rapide au marché. Le débat sur l'ouverture à la concurrence du secteur postal remonte à 1993, la directive date de 1997 et la libéralisation totale ne se fera pas avant la deuxième partie de la prochaine décennie. Ce sont des périodes assez longues et le rythme a tendance à se ralentir encore aujourd'hui, puisque l'État recherche justement à diminuer au maximum les contraintes qui pèseront sur La Poste du fait de cette libéralisation.

Je me souviens du chiffre de 60 000 à 80 000 emplois et je serais tenté de vous répondre que, quelles que soient les mesures prises, le calcul des effets sociaux est toujours très incertain. De plus j'ai l'impression que l'exemple du secteur des télécommunications doit nous amener à réfléchir : fin 1995, lorsque l'on parlait de la libéralisation des télécoms, on pensait généralement que ce serait un facteur de chômage. Aujourd'hui, on s'aperçoit que c'est exactement le contraire qui s'est produit : le secteur des télécoms connaît un déficit d'emploi au niveau européen de 700 000 à 800 000 personnes !

Le phénomène ne se reproduira peut-être pas dans le domaine postal mais il faut se garder de tirer de trop hâtives conclusions : nos opérateurs de services publics sont capables de se montrer assez dynamiques pour réagir aux nouvelles données du marché. Nous sommes d'ailleurs actuellement en train d'étudier l'effet que pourrait avoir la libéralisation en terme d'emplois et d'élaborer un certain nombre de scénarios que nous porterons à la connaissance de tous dès que les résultats seront connus.

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