N° 356

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000

Annexe au procès-verbal de la séance du 24 mai 2000

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur l'application de la loi de financement de la sécurité sociale ,

Par MM. Charles DESCOURS, Jacques MACHET

et Alain VASSELLE,

Sénateurs.

(1) Cette commission est composée de : MM. Jean Delaneau, président ; Jacques Bimbenet, Louis Boyer, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Jean-Louis Lorrain, Louis Souvet, vice-présidents ; Mme Annick Bocandé, MM. Charles Descours, Alain Gournac, Roland Huguet, secrétaires ; Henri d'Attilio, François Autain, Jean-Yves Autexier, Paul Blanc, Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Alain Hethener, Claude Huriet, André Jourdain, Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jacques Machet, Max Marest, Georges Mouly, Roland Muzeau, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lylian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet, Guy Vissac.

Sécurité sociale - Lois de financement de la sécurité sociale.

AVANT-PROPOS

Mesdames, Messieurs,

L'examen des lois de financement de la sécurité sociale n'est pas un exercice rituel qui réunit le Parlement quelques jours à l'automne ; c'est un travail tout au long de l'année qui mobilise les rapporteurs compétents de votre commission et leur permet tant de suivre l'application de la loi votée que de préparer la discussion du prochain projet de loi.

L'article 2 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1997 prévoit en effet que les rapporteurs des projets de loi de financement de la sécurité sociale ont le pouvoir de suivre et de contrôler, " sur pièces et sur place, l'application de ces lois auprès des administrations de l'Etat et des établissements publics compétents. Réserve faite des informations couvertes par le secret médical ou le secret de la défense nationale, tous les renseignements d'ordre financier et administratif de nature à faciliter leur mission doivent leur être fournis. Ils sont habilités à se faire communiquer tout document de quelque nature que ce soit. "

C'est dans le cadre de ces prérogatives particulières et permanentes qui leur sont accordées par la loi que vos rapporteurs 1( * ) ont décidé d'engager, au début de l'année 2000, plusieurs missions de contrôle " sur pièces et sur place " dans les organismes de protection sociale.

Ils ont été amenés à privilégier trois thèmes de contrôle : les difficultés de fonctionnement des caisses d'allocations familiales (CAF), la gestion par les unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF) des exonérations de cotisations sociales, enfin la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU).

Soucieux d'assurer la plus grande cohérence à leurs analyses, les rapporteurs ont souhaité travailler de concert et procéder conjointement à de nombreuses auditions et à plusieurs déplacements dans différentes CAF, CPAM et URSSAF.

De fait, au-delà des problématiques particulières à chaque branche de la sécurité sociale, fonction des différents enjeux qu'elles affrontent, un point commun ressort nettement des investigations de votre commission : le foisonnement, l'extraordinaire complexité et l'absence de stabilité des règles qu'il est demandé aux caisses de gérer, mais également la relative indifférence des concepteurs de ces règles à leur mise en oeuvre sur le terrain.

De sorte que vos rapporteurs ont pu observer que la complexité conduisait " à une absence de lisibilité des choix politiques, un ciblage social souvent inefficace, un ciblage financier rarement atteint et un coût de gestion accru " 2( * ) .

A cet égard, vos rapporteurs ont été très sensibles à la mobilisation et à la conscience professionnelle des personnels de l'ensemble des caisses face à la tâche considérable que constituent, non seulement l'application et le contrôle de textes trop complexes et trop fluctuants, mais encore l'information des bénéficiaires quant à l'étendue de leurs droits et l'explication du bien-fondé de règles à l'élaboration desquelles ces personnels, et plus généralement les organismes auxquels ils appartiennent, n'ont guère été associés.

Les " contrôles sur pièce et sur place " de vos rapporteurs ne répondent pas à une volonté de " prendre en faute " les gestionnaires mais participent du souci de bien mesurer avec eux les difficultés qu'ils rencontrent et les contraintes auxquelles ils sont soumis.

Cette volonté de contrôler l'application des lois de financement de la sécurité sociale et d'en mesurer les difficultés sur le terrain, votre commission entend l'exercer systématiquement en choisissant chaque année deux ou trois thèmes. Ainsi, examinera-t-elle très probablement l'an prochain, les missions et les conditions de gestion du fonds de réserve pour les retraites dont on peut espérer qu'elles auront été alors, les unes et les autres, clarifiées.

Mais, au-delà, votre commission, à l'occasion du présent rapport, a souhaité présenter quelques observations sur l'exécution de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2000.

Elle s'étonne ainsi, pour le déplorer, que le Gouvernement ait jugé possible de modifier de son propre chef, les objectifs de dépenses inscrits dans la loi de financement, en annonçant, par exemple, dès février 2000, soit moins de deux mois après le vote du Parlement, une " nouvelle étape " de la politique hospitalière.

Elle s'inquiète, en outre, de la cohérence entre les comptes sociaux et le budget de l'Etat tel qu'il résulterait du projet de loi de finances rectificative en cours d'examen par le Parlement, s'agissant notamment des perspectives de la branche famille.

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