CHAPITRE PREMIER :

LE SOLDE DU BUDGET, OBJECTIF CENTRAL DE LA LOI DE FINANCES.
REFLET D'UN CHOIX OU RÉSULTAT DE CONTRAINTES ?

Le niveau de l'équilibre budgétaire constitue une donnée essentielle de la loi de finances : acte politique majeur, il fait l'objet à ce titre d'un suivi permettant au pouvoir exécutif d'en connaître avec précision l'évolution.

I. LA FIXATION DU NIVEAU DE L'ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE : UN ACTE POLITIQUE MAJEUR

Il s'agit en effet pour le pouvoir exécutif d'arriver à trouver le " bon " niveau d'équilibre budgétaire.

A. UNE DONNÉE SOUS CONTRAINTES MULTIPLES

1. Un élément central auquel les engagements européens confèrent un rôle politique croissant

L'architecture d'un projet de loi de finances relève d'un arbitrage, selon les termes de la direction de la prévision, entre " dépenses publiques, prélèvements obligatoires et déficit public ". In fine , une fois la loi de finances exécutée, le déficit constaté résulte de l'évolution comparée des recettes et des dépenses, dont l'évolution en cours d'exercice peut, par ailleurs, avoir été modifiée de manière à atteindre un objectif de déficit en exécution souhaité par l'autorité politique.

Au stade de l'élaboration d'un projet de loi de finances, le déficit est une donnée qui peut influencer les choix fiscaux et les orientations en matière de progression des dépenses.

Le traité de Maastricht a fait du niveau de déficit un élément central du suivi des finances publiques. L'article 104 C retient comme critère de discipline budgétaire, jugé nécessaire dans la perspective de l'Union économique et monétaire, le " rapport entre le déficit public prévu ou effectif et le produit intérieur brut " inférieur à 3 %.

L'apparition de ce " critère de convergence " a conféré au niveau du déficit public et donc du solde budgétaire une plus grande sensibilité politique, les dérapages étant plus visibles puisque mesurés à l'aune d'un critère simple : 3 % du produit intérieur brut. En outre, l'obligation de respecter ce critère s'accompagne de la mise en place d'un mécanisme de " surveillance multilatérale " en matière de politique économique et de l'obligation pour les Etats d'arrêter " des programmes pluriannuels destinés à assurer la convergence durable nécessaire à la réalisation de l'Union économique et monétaire, en particulier en ce qui concerne la stabilité des prix et la situation saine des finances publiques " 5( * ) .

Ces engagements européens ont trois types de conséquences sur les conditions d'élaboration et d'exécution des lois de finances :

- désormais, les comptes de l'Etat doivent être examinés parallèlement à ceux des autres administrations publiques, afin d'avoir une vision consolidée des finances publiques ;

- par ailleurs, le gouvernement agit sous le regard de ses homologues, et doit " rendre des comptes " ;

- enfin, il devient délicat pour un gouvernement d'afficher ouvertement un niveau de déficit supérieur à celui de l'année précédente.

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