M. Jean GERMAIN, rapporteur spécial

II. PRÉSENTATION DE LA MISSION

La mission « Ville et logement », qui représente 7 845 millions d'euros en autorisations d'engagement et 7 721 millions d'euros en crédits de paiement, est la dixième plus importante mission du budget de l'Etat , hors charge de la dette (3,2 % du total des AE).

Elle présente la double particularité d'être constituée exclusivement de dépenses de fonctionnement et surtout, à 99 % , de dépenses d'intervention (crédits des titres 3 et 6) et de comporter un montant de dépenses fiscales rattachées supérieur à celui des dépenses budgétaires .

A. LES CHOIX BUDGÉTAIRES POUR 2012 SONT IRRÉALISTES

1. Une programmation triennale en contradiction avec la persistance de sous-budgétisations

Initiée par la loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012 1 ( * ) , la réduction progressive des crédits de la mission « Ville et logement » a été confirmée par la loi n° 2010-1645 de programmation des finances publiques pour la période 2011 à 2014 du 28 décembre 2010.

Programmation triennale des crédits de la mission « Ville et logement »

(en milliards d'euros)

LFI 2011

hors CAS Pensions

LPFP 2012
hors CAS Pensions

LPFP 2013

hors CAS Pensions

Plafond des autorisations d'engagement

7 672

7 633

7 606

Plafond des crédits de paiement

7 632

7 565

7 505

Source : projet annuel de performances « Ville et logement » annexé au projet de loi de finances

D'ores et déjà, cette programmation dont les objectifs avaient été revus à la hausse entre les deux lois de 2009 et 2010, ne sera pas respectée pour 2012.

Le projet de loi de finances fixe en effet le plafond des autorisations d'engagement à 7 845 millions d'euros et celui des crédits de paiements à 7 721 millions d'euros, soit des dépassements respectifs de 2,8 % et 2,1 % par rapport aux plafonds définis dans le cadre triennal.

Ces dépassements résultent de « dérapages » prévisibles concernant les aides personnelles au logement d'une part et les dépenses d'hébergement d'autre part ; ils sont la conséquence des difficultés sociales et économiques amplifiées depuis 2008 qui ne sont pas intégrées dans les prévisions budgétaires mais gérées a posteriori au cours de l'exécution des budgets.

Par rapport à la loi de finances initiale pour 2011 , le projet de budget 2012 enregistre, hors fonds de concours, une augmentation de 2,26 % en autorisations d'engagement et 1,17 % en crédits de paiement, due exclusivement à la hausse des dépenses d'aides personnelles au logement.

Evolution des crédits de la mission à structure constante (hors fonds de concours)

(en euros)

AE

CP

LFI 2011

PLF 2012

Evolution

LFI 2011

PLF 2012

Evolution

Total Mission Ville et logement

7 671 789 519

7 844 860 068

+ 2,26 %

7 631 837 153

7 721 115 678

+ 1,17 %

Programme 177 - Prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables

1 204 166 797

1 204 166 797

0,00 %

1 204 166 797

1 204 166 797

0,00 %

Programme 109 -

Aide à l'accès au logement

5 301 389 585

5 603 134 727

5,69 %

5 301 389 585

5 603 134 727

5,69 %

Programme 135 - Développement et amélioration de l'offre de logement

541 972 254

501 700 000

-7,43 %

501 965 982

365 413 500

-27,20 %

Programme 145 - Politique de la ville et Grand Paris

624 260 883

535 858 544

-14,16 %

624 314 789

548 400 654

-12,16 %

Source : projet annuel de performances « Ville et logement » annexé au projet de loi de finances

2. Une réduction très forte des marges d'action de la politique du logement

Votre rapporteur spécial constate que les marges d'action dans le domaine de la politique du logement sont doublement réduites :

- globalement, par l'application stricte de la norme d'évolution des dépenses de l'Etat, s'agissant d'une mission qu'il serait légitime de traiter prioritairement ;

- au sein de la mission, par le poids croissant des incontournables « dépenses de guichet » qui pèsent sur les autres interventions de l'Etat, notamment en faveur de la construction de logements ou de la rénovation du parc, devenues des « variables d'ajustement ».

Cette tension est particulièrement sensible s'agissant d'une mission qui est essentiellement composée de dépenses d'intervention et pour laquelle il n'existe pas de marges d'économies qui ne touchent pas directement les ménages ou les entreprises.

Part des dépenses d'intervention dans les programmes de la mission

(en euros)

Autorisations d'engagement sur le Titre 6 Dépenses d'intervention

En % du total des AE

Crédits de paiement sur le Titre 6
Dépenses d'intervention

En % du total des CP

Total Mission Ville et logement

7 767 500 357

99 %

7 643 753 857

99 %

Programme 177 - Prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables

1 203 566 987

100 %

1 203 566 987

100 %

Programme 109 -

Aide à l'accès au logement

5 603 134 727

100 %

5 603 134 727

100 %

Programme 135 - Développement et amélioration de l'offre de logement

461 907 298

92,1 %

325 620 798

89,1 %

Programme 145 - Politique de la ville et Grand Paris

498 891 345

93,1 %

511 431 345

93,3 %

Source : projet annuel de performances « Ville et logement » annexé au projet de loi de finances

B. LES FINANCEMENTS EXTRA BUDGÉTAIRES FRAGILISENT À TERME LA POLITIQUE DU LOGEMENT

La réduction des moyens budgétaires en faveur du logement s'est accompagnée de l'institution de « prélèvements obligatoires » auxquels ont été soumis les différents acteurs de cette politique. Le Gouvernement vise par ce biais à récupérer les financements qu'il supprime par ailleurs, au risque de mettre en péril l'avenir de ses partenaires.

La série des ponctions a commencé avec la contribution de 500 millions d'euros imposée en 2006 aux sociétés anonymes de crédit immobilier (SACI) ; elle a depuis pris davantage d'ampleur et son périmètre s'est élargi.

1. La contribution d'Action logement

La loi de mobilisation pour le logement et de lutte contre l'exclusion (loi n° 2009-323 du 25 mars 2009) a attribué au Gouvernement la faculté d' orienter les emplois de la participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC) , et de fixer par la voie réglementaire les enveloppes prélevées en vue de les substituer notamment au financement par le budget de l'Etat du programme de rénovation urbaine, des actions de l'Agence de l'amélioration de l'habitat (ANAH) et du programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD).

Pour l'exercice 2011, les enveloppes définies à ce titre par le décret n° 2009-747 du 22 juin 2009 s'élevaient à un total de 1 345 millions d'euros, soit 3,9 milliards sur la période triennale.

A compter du 30 juin 2011, et conformément à la procédure définie par la loi du 25 mars 2009, le Gouvernement a engagé une nouvelle concertation avec les représentants des organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement afin de définir le prochain cadre triennal des emplois pour la période 2012-2014.

Les grands équilibres arrêtés par le Gouvernement prévoient notamment que Action Logement continuera à contribuer au financement de l'ANAH et de l'agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) à hauteur de 3,25 milliards d'euros sur la période.

Schéma triennal d'emplois 2012-2014

La loi du 25 mars 2009 prévoit qu'à compter du 30 juin 2011, le Gouvernement engage une nouvelle concertation avec les représentants des organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement afin de définir le prochain cadre triennal des emplois pour la période 2012-2014.

Le secrétaire d'État chargé du logement a mené la concertation avec les partenaires sociaux.

Les grands équilibres des emplois de la PEEC arrêtés par le Gouvernement sur les années 2012 à 2014 se ventilent de la manière suivante :

? Prêts directs aux salariés à hauteur de 2,25 Md€. L'État partage l'ambition des partenaires sociaux de renforcer le lien entre les entreprises, les collecteurs de la PEEC et les salariés par des aides directes à l'accession à la propriété et aux travaux, en cohérence avec les outils d'intervention de l'Etat, notamment le PTZ+.

? Financement des HLM avec une enveloppe de 2,8 Md€. Les aides seront maintenues au niveau de 2011, en cohérence avec les objectifs de l'Etat en matière de construction de logements sociaux (115 000 financés chaque année depuis 2007, contre 40 000 en 2000).

? Financement de l'accord national interprofessionnel (ANI) sur l'accompagnement des jeunes dans leur accès au logement à hauteur de 420 M€, permettant de financer 45 000 logements et hébergements supplémentaires sur trois ans.

? Financement de l'Association foncière logement (AFL) pour 600 M€ sur trois ans dans le cadre d'un recentrage de ses interventions sur la rénovation urbaine.

? Financement de l'ANAH et de l'ANRU à hauteur de 3,25 Md€.

Prenant en compte les préoccupations des partenaires sociaux sur le schéma d'emploi de la PEEC, l'Etat a décidé de réduire la contribution d'Action Logement au financement des agences de 650 M€ par rapport au précédent triennal.

? Autres interventions (sécurisation, accompagnement de la mobilité etc.) pour 1,55 Md€.

Le cadrage financier arrêté permettra de garantir la pérennité financière d'Action Logement, de mettre en oeuvre les priorités des partenaires sociaux, en particulier l'Accord National Interprofessionnel (ANI) pour le logement des jeunes, de développer une offre de logements locatifs économiquement accessibles et d'assurer le financement de la rénovation urbaine, de l'amélioration du parc privé et de la lutte contre l'habitat indigne.

Source : Rapport sur la programmation des emplois de la participation des employeurs à l'effort de construction, annexe au projet de loi de finances pour 2012.

Toutefois, la réduction de la contribution d'Action Logement au financement des agences, de 650 millions d'euros par rapport au précédent triennal, ne saurait être considérée comme satisfaisante.

Elle ne prend pas en compte, en effet, le poids des autres affectations qui cofinancent des actions de l'Etat comme :

- la contribution demandée pour les agences nationales et départementales d'information sur le logement (ANIL et ADIL), précédemment financés exclusivement sur crédits budgétaires, et qui s'est élevée à 33 millions d'euros sur la même période ;

- la contribution au système de la Garantie des risques locatifs (GRL) pour un montant passé de 39 à 110 millions d'euros entre 2009 et 2011 (pour un total de 226 millions d'euros).

Les nouvelles règles définies depuis 2009 ont eu un impact certain sur la situation financière d'Action Logement dans la mesure où l'équilibre global des ressources et des emplois de la PEEC reposait pour une large part sur le retour des prêts à long terme 2 ( * ) dont le volume a été sensiblement réduit par la réorientation des emplois.

Ainsi, selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, les aides aux personnes physiques, y compris les aides à la mobilité professionnelle, devraient s'inscrire en baisse sur le triennal à 3,8 milliards d'euros d'engagements estimés, contre 5,6 milliards d'euros sur le triennal précédent.

Ce n'est qu'en 2014 que le solde emploi-ressources de la participation des employeurs à l'effort de construction devrait redevenir positif à hauteur de 200 millions d'euros, alors que le solde de trésorerie des collecteurs et de l'UESL hors 6 mois de collecte, considéré comme le minimum de trésorerie nécessaire pour le fonctionnement infra-annuel, devrait s'afficher à environ 150 millions d'euros.

Solde annuel de trésorerie et trésorerie cumulée des CIL et de l'UESL

Source : réponse au questionnaire budgétaire

Ces perspectives sont suffisamment inquiétantes pour la pérennité du système de la PEEC pour avoir conduit Action Logement à intenter en octobre 2011 une action en justice contre l'Etat devant le Tribunal administratif de Paris, fondée notamment sur l'argument selon lequel la PEEC n'est pas une contribution obligatoire et que les contraintes imposées sont incompatibles avec cette nature juridique sui generis .

En tout état de cause votre rapporteur spécial regrette que les obligations d'information du Parlement, mises à la charge du Gouvernement par la loi n° 2009-323 du 25 mars 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion à l'initiative de la commission des finances du Sénat 3 ( * ) n'aient pas été totalement respectées. Aux termes de l'article L. 313-3 du code de la construction et de l'habitation, en effet, une procédure de concertation précise aurait du être suivie qui implique que « l e Parlement est saisi des répartitions annuelles lors du dépôt des projets de loi de finances » ce qui n'a pas été le cas.

Article L. 313-3.du code de la construction et de l'habitation

« A compter du 30 juin 2011, le Gouvernement engage, tous les trois ans, une concertation avec les représentants des organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement, relative aux emplois de la participation des employeurs à l'effort de construction.

« Pour chaque catégorie d'emplois, la nature des emplois correspondants et leurs règles d'utilisation sont fixées par décret en Conseil d'Etat, pris après concertation avec les représentants des organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement. La répartition des ressources de la participation des employeurs à l'effort de construction entre chacune des catégories d'emplois mentionnées au présent article est fixée par un document de programmation établi pour une durée de trois ans par les ministres chargés du logement et du budget après concertation avec les représentants des organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement. Ce document de programmation ainsi que les prévisions de crédits correspondantes sont transmis au Parlement lors du dépôt des projets de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques. Les enveloppes minimales et maximales consacrées annuellement à chaque emploi ou catégorie d'emplois sont fixées pour une durée de trois ans par décret pris après concertation avec les représentants des organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement. Le Parlement est saisi des répartitions annuelles lors du dépôt des projets de loi de finances. »

2. Le prélèvement sur les organismes HLM

La loi de finances pour 2011 (loi n° 2010-1657 du 29 décembre 2010) a créé une nouvelle ponction, ciblée sur les organismes HLM et venant se substituer à la taxation des « dodus-dormants » mise en place par la loi n° 2009-431 du 20 avril 2009 de finances rectificative pour 2009 4 ( * ) et dont le rendement était jugé insuffisant 5 ( * ) .

Ainsi, l'article 210 de la loi soumet les organismes d'habitations à loyer modéré (HLM) et les sociétés d'économie mixte (SEM) à un prélèvement assis sur leur potentiel financier, dont le produit annuel est fixé à 175 millions d'euros, et à une majoration de la part variable de la cotisation additionnelle qu'ils versent à la Caisse de garantie du logement locatif social CGLLS, plafonnée à 70 millions d'euros pendant trois ans.

Ces deux ressources abondent un fonds géré par la CGLLS qui contribue au financement du programme de rénovation urbaine d'une part, et à celui du soutien apporté par l'Etat au développement et à l'amélioration du parc de logements locatifs sociaux.

C'est ainsi que pour un montant de 140 millions d'euros, le prélèvement HLM est reversé a posteriori au budget de l'Etat, par le biais de fonds de concours sur le programme 135 « Développement et amélioration de la construction de logements ».

Il ne s'agit toutefois pas de financer de nouveaux programmes de construction mais bien, dans la mesure où le versement est effectué exclusivement en crédits de paiement, de compenser le désengagement de l'Etat.

C. LES DÉPENSES FISCALES RATTACHÉES À LA MISSION SONT COÛTEUSES ET MAL CIBLÉES

1. Une dérive amplifiée depuis 2007

Les dépenses fiscales liées à la mission « Ville et logement » sont pour leur quasi-totalité rattachées au programme 135 « Développement et amélioration de l'offre de logement » (DAOL).

Elles s'élèvent à plus de 14 milliards d'euros , en progression de 3,6 % par rapport à 2011 et représentent désormais près du double des crédits budgétaires.

A titre de comparaison, en 2008, le montant de la dépense fiscale atteignait 10 769 millions d'euros pour un montant de crédits budgétaires de 7 691 millions d'euros d'autorisations d'engagement et 7 176 millions d'euros de crédits de paiement.

Dépenses fiscales rattachées à la mission « Ville et logement »

(en millions d'euros)

2010

2011

2012

Programme 177 « Prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables »

Impôts d'Etat

20

25

25

Impôts locaux, pris en charge par l'Etat

26

26

0

Programme 109 « Aide à l'accès au logement »

Impôts d'Etat

51

51

50

Impôts locaux, pris en charge par l'Etat

25

27

29

Programme 135 « Développement et amélioration de l'offre de logement »

Impôts d'Etat

12 199

12 913

13 414

Impôts locaux, pris en charge par l'Etat

32

44

45

Programme 147 « Politique de la ville et Grand Paris »

Impôts d'Etat

306

311

321

Impôts locaux, pris en charge par l'Etat

149

165

165

Total

Impôts d'Etat

12 576

13 300

13 810

Impôts locaux, pris en charge par l'Etat

232

262

239

Source : projet annuel de performances annexé au projet de loi de finances pour 2012

L'importance des dépenses fiscales doit cependant être mise en perspective et il convient de souligner :

- qu'un tiers du montant total des dépenses est constitué par le taux de 5,5 % pour les travaux d'amélioration, de transformation, d'aménagement et d'entretien portant sur des logements achevés depuis plus de deux ans qui représente 5,2 milliards d'euros et dont l'objet est également le soutien à l'activité et la lutte contre le travail au noir ;

- que si la dépense fiscale au profit du secteur du logement est importante, selon les comptes du logement (édition 2011), la totalité des prélèvements fiscaux 6 ( * ) relatifs au logement en 2009 s'élève à 55,3 milliards d'euros dont 31,5 milliards d'euros au profit de l'Etat et 23,8 milliards d'euros au profit des collectivités territoriales.

2. De mauvais choix

Plus encore que son volume, c'est l'orientation de la dépense fiscale de ces dernières années qui est contestable.

Les niches fiscales récemment créées n'ont pas répondu aux besoins de la crise du logement, elles ont été focalisées sur l'objectif très idéologique de la « France de propriétaires » et leur bénéfice s'est concentré sur les catégories les plus favorisées de la population compte tenu de l'absence de critères de revenu aussi bien dans le secteur de l'accession que dans celui de l'investissement locatif.

Les principales niches fiscales du logement depuis 2007

(en millions d'euros)

Texte

Mesure

Coût pour 2012

Loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat du 21 août 2007

Crédit d'impôt sur le revenu au titre de l'acquisition de l'habitation principale

1 825

Loi de finances pour 2008

Eco prêt à taux zéro

100

Loi de finances rectificative pour 2008

Réduction d'impôt pour les investissements locatifs « Scellier »

430

Dispositif « Scellier intermédiaire »

220

Régime de la location meublée non professionnelle, dispositif « Censi Bouvard »

80

Loi de finances pour 2011

Prêt à taux zéro renforcé PTZ+

1 380

Source : commission des finances

L'exemple du prêt à taux zéro dit PTZ+ est emblématique d'une dépense fiscale insuffisamment ciblée . En voulant préserver l'universalité du nouveau produit créé par la loi de finances pour 2011, le Gouvernement a augmenté le coût fiscal au seul profit des catégories les plus aisées.

Comme le précise l'indicateur associé du programme 135 DAOL, le pourcentage des bénéficiaires du PTZ+ à revenus aisés (tranches 9-10) atteindra 55 % des bénéficiaires du nouveau PTZ alors que l'ancienne formule était concentrée à hauteur de 56 % sur la population des actuels bénéficiaires du PTZ + à revenus modestes (tranches 1-3).


* 1 .Loi n° 2009-135 du 9 février 2009.

* 2 Les ressources des collecteurs sont essentiellement composées de la collecte (1,7 milliard d'euros en 2010) et des retours de prêts antérieurs (2 milliards pour les prêts long terme, 0,1 milliard pour les préfinancements).

* 3 Voir l'avis de Philippe Dallier, au nom de la commission des finances, n° 11 (2008-2009).

* 4 Après l'annulation par le Conseil constitutionnel de dispositions identiques votées dans le cadre de la loi de mobilisation pour le logement.

* 5 Le fascicule « Voies et moyens » annexé au projet de loi de finances évalue son rendement à 10 millions d'euros en 2010.

* 6 Ces montants correspondent à la charge nette restant à charge, les exonérations, dégrèvements et avantages fiscaux accordés étant déduits du montant des rôles émis.