CHAPITRE III -

LA PRIME D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (PAT)

Aux termes d'un décret du 6 février 1995, la prime à l'aménagement du territoire a pour objectif de soutenir les créations d'emplois dans les zones d'aménagement du territoire.

Le chapitre budgétaire qui lui est consacré (chapitre 64-00) s'intitule « aides à la localisation d'activités créatrices d'emplois ».

Le projet de loi de finances pour 2002 propose, en ce qui concerne la PAT, une enveloppe de 66,32 millions d'euros en autorisations de programme.

On rappellera que la PAT pouvait jusqu'à présent être attribuée à tout projet d'entreprise industrielle créant au minimum 20 emplois et investissant plus de 20 millions de francs sur trois ans dans une zone d'aménagement du territoire. Pour les extensions d'activités, le seuil d'éligibilité était de 50 emplois, sauf si l'effectif du site augmentait de plus de 50 %.

De 1992 à 1996, près de 4 milliards de francs ont été attribués ainsi au titre de la PAT, permettant la création de près de 97.000 emplois.

Sur la période 2000-2001, 223 dossiers ont été retenus (17 rejetés) pour un montant total de 559 millions de francs, permettant la création de quelques 20.000 emplois.

Au regard de l'attribution de la PAT, on relève que les secteurs les plus concernés ont été, jusqu'à présent, l'agro-alimentaire , l'automobile et les télécommunications .

Les cinq régions qui ont compté le plus d'emplois « primés » sont : la Bretagne, le Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes Côte d'Azur, Rhônes-Alpes et la Lorraine.

Le 1 er mars 2000, la Commission européenne a approuvé une nouvelle carte des aides à finalité régionale couvrant 34 % de la population française (soit - 6 points par rapport à la période précédente).

Cette décision communautaire a été mise en oeuvre par le décret n° 2001-312 du 11 avril 2001 réformant le régime de la PAT.

Les évolutions majeures sont notamment les suivantes :

- un abaissement des seuils d'éligibilité à la PAT à 15 millions de francs d'investissement et 15 emplois ;

- un élargissement de l'éligibilité aux nouveaux services aux entreprises jusqu'à présent fréquemment internalisés, comme les centres d'appel, la logistique ou l'informatique ;

- la possibilité de mobiliser la prime en dehors de la zone « PAT industrie » pour les PME dans le cadre d'activité de service rendu à l'industrie et pour les sociétés non PME dans le cadre de programme de recherche et développement ;

- l'obligation de maintenir cinq années l'investissement et l'emploi aidé.

La carte du nouveau zonage figure ci-après :

CARTE COULEUR PAT 2000-2006

Lors de son audition devant la Commission des Affaires économiques le 24 octobre 2001, le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a laissé en suspens au moins deux questions posées par votre rapporteur pour avis.

La première concernait la situation des territoires exclus du nouveau zonage PAT. Au lieu de répondre à cette question, le ministre a préféré évoquer les diverses subventions dont les conditions de versement sont jusqu'à présent indépendantes du zonage (en particulier en ce qui concerne les aides régionales aux petites et moyennes entreprises) ainsi que le zonage plus souple qui ne relève pas de la PAT « industrie » (en l'occurrence, la PAT tertiaire).

Il demeure que le nouveau zonage, mis en place en 2001 par les autorités françaises à la suite d'une concertation qui fut largement critiquée par votre commission, a débouché sur une carte des aides à finalité régionale qui a fait passer la proportion de population française bénéficiaire de 41 à 34 %.

Dès que cela sera possible, il importera de dresser un bilan de ce « dézonage » notamment en terme d'emplois.

Comme l'année dernière, votre rapporteur pour avis a aussi interrogé le ministre sur les conditions d'obtention des crédits de la PAT de même que sur celles des fonds structurels européens. On sait que les dossiers de demandes de primes sont instruits par la délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale.

De nombreux membres de votre Commission se sont élevés contre la lenteur et le manque de lisibilité des procédures imposées pour l'obtention des primes. Certains ont même évoqué des « stratifications bloquantes ». De fait, Mme Dominique Voynet, avait reconnu, en 2000, que nombre de dossiers acceptés faisaient l'objet de demandes de remboursement en raison du non-respect des règles qui sont imposées.

Il conviendra là encore d'éclaircir une situation qui pourrait devenir délicate à l'heure de l'élargissement de l'Europe communautaire et de la remise en cause éventuelle du montant des fonds européens affectés au développement du territoire français.

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