2. L'aide aux kiosques parisiens5 ( * )

La Ville de Paris est particulièrement concernée par la baisse du nombre des diffuseurs de presse. En un an, 58 points de vente ont disparu de la capitale. Fin décembre 2001, on ne recensait plus que 1 144 points de vente dans Paris intra muros contre 1 202 en décembre 2000.

Les kiosques représentent à eux seuls plus d'un tiers des fermetures : 20 kiosques ont fermé leur porte au cours de l'année 2001. Au total, sur les 430 emplacements définis par la Ville de Paris en 1995, seuls 314 sont aujourd'hui effectivement occupés par un kiosque en activité.

Plusieurs raisons peuvent expliquer la désaffection que connaît actuellement la profession. Au nombre important d'heures de travail (13 heures 30 par jour en moyenne soit 80 heures par semaine) s'ajoutent une faible rémunération (un tiers des kiosquiers gagnent à peine plus que le SMIC) et ce, bien qu'ils bénéficient d'un taux de commission net supérieur à celui des points de vente implantés en région (18 contre 15 % au terme du premier volet du plan de revalorisation de la rémunération des diffuseurs), et une gestion de carrière peu incitative. En effet, les meilleurs emplacements étant attribués à l'ancienneté, les nouveaux entrants sont cantonnés aux kiosques peu rentables, ce qui les conduit parfois à abandonner le métier par découragement. Au total, 62 kiosques sont à l'heure actuelle fermés par manque de candidats.

Pour faire face à cette situation, la Ville de Paris, les éditeurs, les distributeurs, les concessionnaires des kiosques et les représentants des kiosquiers ont signé un protocole d'accord le 16 juillet 2002. Destiné à rendre son dynamisme au réseau des kiosquiers parisiens, il repose sur cinq axes :

- Un dispositif d'aides d'urgence sur six mois d'un montant de 750 000 euros est mis en place en faveur des kiosquiers percevant moins de 45 000 euros de commission par an.

600 000 euros seront ainsi versés par les éditeurs des coopératives associées aux NMPP (100 000 euros), les éditeurs des coopératives associées à Transport Presse (62 000 euros), la coopérative MLP (38 000 euros), la messagerie NMPP (165 000 euros), Transports Presse (80 000 euros) et l'AAP (155 000 euros). La Ville de Paris consacrera quant à elle 150 000 euros à cette aide sous forme d'une baisse des redevances perçues.

Sur les 600 000 euros, 450 000 seront consacrés aux kiosques en activité dont la commission presse a été inférieure à 45 000 euros en 2001, ou aux kiosquiers réouvrant un kiosque fermé dont la commission a été inférieure à 45 000 euros en 2001. Cette aide devrait concerner 194 kiosques parisiens, soit 60 % de leur nombre total.

La part accordée aux réouvertures de kiosques atteint 150 000 euros avec pour objectif immédiat la réouverture de 20 kiosques dans les prochains mois. L'apport financier prendra deux formes différentes : une prime à la réouverture de 1 500 euros et un crédit fournisseur plafonné à 6 000 euros.

- Chacune des sociétés de messagerie s'est engagée à créer une cellule spécifique dédiée à l'ajustement des mises en vente au potentiel commercial des points de vente afin d'optimiser les flux de presse.

- 49 kiosques de nouveau modèle devraient être installés avant la fin du premier semestre 2003.

- Les ouvertures du dimanche devraient faire l'objet de mesures de coordination « afin de garantir une activité dominicale harmonieuse ».

- Une étude destinée à favoriser la réimplantation des kiosques afin d'adapter les réseaux aux comportements de la clientèle « en tenant compte des tendances de l'urbanisme » a par ailleurs été lancée.

* 5 Les kiosques appartiennent à la ville de Paris. Ils sont installés et entretenus par l'AAP (Administration d'Affichage et de Publicité), une filiale des NMPP et du groupe Lagardère, à laquelle la ville a accordé la concession des kiosques. L'AAP qui se rémunère sur la commercialisation des espaces publicitaires des kiosques, verse à la ville une redevance annuelle (671 K€ en 2001) ainsi qu'une taxe d'affichage (72,9 K€). De leur côté, les kiosquiers paient un loyer à la ville (29 K€ en 2001) correspondant à 3,6 % du montant de leur commission presse. Au total, Paris a donc perçu 1 272 900 € au titre des kiosque l'an dernier.

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