III. LE DÉFI DE L'ADAPTATION À L'ESPACE EUROPÉEN DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Compte
tenu de ces enjeux, la politique d'enseignement supérieur doit
aujourd'hui se concevoir dans un cadre européen, voire mondial. La
compétitivité d'un pays dépend, en effet, de plus en plus
de la qualité et de l'attractivité de son système
d'enseignement supérieur et de recherche, qui doivent être
reconnus tant sur le territoire national qu'à l'étranger.
Faisant ce constat, les Etats membres de l'Union européenne ont
décidé la construction de l'Espace européen de
l'enseignement supérieur et de la recherche, secteurs qui ne pouvaient
être exclus des grandes ambitions européennes.
Initiée en 1998 à la Sorbonne par la France, l'Allemagne, la
Grande-Bretagne et l'Italie, cette politique s'est poursuivie à Bologne
en 1999, Prague en 2001 et, plus récemment, à Berlin les 18 et
19 septembre dernier. Elle concerne désormais 36 Etats de la
« Grande Europe » et a pour principaux objectifs de :
- faire du continent européen un vaste espace permettant facilement
la mobilité des étudiants, des enseignants et des
chercheurs ;
- rendre cet espace lisible et attractif à l'échelle du
monde entier.
Cette construction est en cours et la France est en train d'adapter à
grands pas son système en conséquence, même s'il reste
encore quelques difficultés ou ambiguïtés à lever.
A. UN BREF RAPPEL DE LA NOUVELLE ORGANISATION
L'application nationale aux études supérieures
et aux
diplômes nationaux de la construction de l'Espace européen de
l'enseignement supérieur se caractérise par :
- une architecture des études fondée principalement sur les
trois grades de licence, master et doctorat (LMD) ;
- une organisation des formations en semestres et en unités
d'enseignement ;
- la mise en oeuvre du système européen d'unités
d'enseignement capitalisables et transférables, dit
« système européen de crédits »
(ECTS) ;
- la délivrance d'une annexe descriptive aux diplômes dite
« supplément au diplôme » afin d'assurer, dans
le cadre de la mobilité internationale, la lisibilité des
connaissances et aptitudes acquises.