D. LA POLITIQUE DE LA MONTAGNE

En 2000 8 ( * ) , plus de 100.000 exploitations agricoles sont classées en zone de montagne et haute-montagne et près de 7.400 en piémont. On recense 7.400 exploitations situées en haute montagne, 96.500 en zone de montagne et environ 31.000 en zone de piémont. Au total, les exploitations de montagne, haute montagne et piémont représentent 35 % des exploitations et 33 % de la surface agricole utile (SAU) française .

Bien que les situations diffèrent d'un massif à l'autre, l'agriculture de montagne repose principalement sur l'élevage . 60 % des exploitations élèvent des bovins avec un effectif moyen de 53 bovins (soit un effectif 20 % inférieur à l'effectif moyen français) ; environ 20 % des exploitations détiennent des ovins, avec un effectif moyen d'environ 170 têtes (soit 1,7 fois plus que l'effectif moyen France entière) et 16 % des exploitations détiennent des porcins , l'effectif moyen étant en revanche quatre fois inférieur à celui constaté en moyenne nationale.

Cet élevage se caractérise également par d'importantes disparités . Si l'élevage bovin l'emporte dans le Limousin, la production laitière est dominante dans le Jura, les Vosges, les Alpes-du-Sud, les Pyrénées et l'Auvergne. On peut ainsi esquisser à grands traits une répartition géographique au sein de laquelle l'élevage bovin-lait est surtout pratiqué au Nord, l'élevage bovin-viande dans le Centre, et l'élevage ovin-caprin au Sud. Enfin, on constate que l'élevage est majoritairement extensif avec un chargement moyen inférieur aux deux tiers du chargement moyen national .

Les cultures pratiquées sont liées à l'élevage. Seules 4% des exploitations sont orientées vers les grandes cultures. 90% des exploitations de montagne ont des superficies fourragères et 37% d'entre elles détiennent des parcours ou landes improductifs.

En 2000, 26,6% des exploitations montagnardes ont une SAU comprise entre 20 et 50 ha, 19% présentent une SAU comprise entre 50 et 100 ha ; enfin, les classes inférieures à 5 ha et de 5 à 20 ha représentent environ 23% chacune.

Les exploitations agricoles montagnardes ont su s'adapter à des conditions naturelles difficiles selon les orientations suivantes :

- la diversification économique sur l'exploitation, et en particulier l'agro-tourisme, sont deux fois plus importants que dans le reste de la France ;

- la valorisation de la production par l'élaboration de produits spécifiques de montagne ayant une forte notoriété qualitative est essentielle pour l'économie locale 9 ( * ) ;

- le soutien aux investissements d'infrastructures a favorisé la modernisation des exploitations ;

- le renforcement des aides à l'installation a permis un rajeunissement des chefs d'exploitation.

Comme en témoigne l'histoire, la pluriactivité des zones de montagne constitue un élément structurel de l'économie montagnarde et plus particulièrement de l'agriculture. Cette tradition qui fait partie de la vie locale a l'avantage de maintenir des actifs et de contribuer à l'aménagement du territoire 10 ( * ) .

Naturellement, l'agriculture de montagne est la principale cible des dispositifs d'ICHN et de PHAE, présentés plus haut .

* 8 Source : Agreste - recensement agricole 2000.

* 9 Votre rapporteur pour avis rappelle que cet élément est à l'origine du débat sur l'opportunité de la définition d'un « label montagne ».

* 10 Votre rapporteur pour avis avait présenté l'an passé les suites de la mission commune d'information du Sénat sur la montagne, qui avait formulé dans son rapport (n° 15 (2002-2003) : L'avenir de la montagne : un développement équilibré dans un environnement préservé) 98 propositions en faveur de la montagne. Il n'y revient donc pas plus avant ici.

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