II. LE FINANCEMENT DE TROIS PRIORITÉS

L'augmentation sensible du budget de la ville en 2005, confortée par les mesures de rationalisation sur les moyens de fonctionnement des services, devrait permettre de financer trois priorités : la mise en oeuvre du plan de cohésion sociale, les actions de rénovation urbaine et revitalisation économique des quartiers.

A. LA MISE EN oeUVRE DU PLAN DE COHÉSION SOCIALE

1. Mettre l'accent sur la réussite éducative

a) Une réponse urgente aux difficultés scolaires constatées dans les ZUS

En dépit d'un investissement sans cesse croissant au profit de l'éducation nationale (66 milliards d'euros en 2005, en incluant l'enseignement supérieur), 150.000 à 160.000 jeunes (soit 20 % d'une classe d'âge) sortent chaque année du système éducatif sans aucun diplôme sanctionnant une formation du second cycle du second degré. Parmi eux, environ 100.000 ne sont pas mêmes titulaires du brevet des collèges.

L'échec scolaire frappe plus particulièrement les élèves issus de milieux modestes : 2 % seulement des enfants de cadres ou d'enseignants sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification, contre 16 % des enfants d'ouvriers non qualifiés et 30 % des enfants d'inactifs.

Ce phénomène se conjugue souvent avec celui des violences scolaires, elles mêmes concentrées dans les quartiers dits sensibles, qui connaissent des problèmes économiques, sociaux et d'intégration ayant un retentissement dans l'enceinte des établissements scolaires. Ainsi, 10 % des établissements déclarent la moitié des incidents.

Or, parmi les causes des difficultés d'insertion dans l'emploi que rencontrent les populations des quartiers de la politique de la ville, le déficit de formation est un facteur important. Il se retrouve massivement dans les ZUS, puisqu'en 1990 près de quatre habitants sur dix déclarent ne posséder aucun diplôme. En 1999, cette proportion est tombée à un habitant sur trois, mais cette baisse importante correspond à un mouvement plus général d'accession aux diplômes qui demeure moins dynamique en ZUS et, en termes relatifs, le handicap de ces populations a finalement augmenté sur la période : alors que la proportion de sans diplôme dans les ZUS était, en 1990, de l'ordre de 1,5 fois plus élevée que dans l'ensemble des villes, ce taux atteignait 1,8 en 1999.

De même, la proportion d'habitants déclarant posséder au moins le baccalauréat progresse dans les ZUS (de 14,2 % en 1990 à 19,6 % en 1999) mais moins vite qu'ailleurs. Parmi les jeunes générations cependant, la prolongation des études au-delà de la scolarité obligatoire s'étend rapidement pour se rapprocher progressivement des comportements de l'ensemble des jeunes citadins.

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