b) La recentralisation de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles

A ce jour, cinquante-deux conseils généraux ont choisi de transférer à l'Etat leur compétence en matière de lutte contre les IST, conformément à la possibilité ouverte par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales. En 2007, cinq départements supplémentaires vont transférer à leur tour cette compétence : en conséquence, le budget de l'Etat consacrera 8,2 millions d'euros au financement des structures de prise en charge de ces pathologies.

Cette politique doit aujourd'hui faire l'objet d'une attention particulière. En effet, alors que jusqu'à la fin des années 90, les IST semblaient avoir disparu du paysage sanitaire français, les professionnels de santé ont assisté à une progression importante des cas dépistés (gonocoques, syphilis, lymphogranulomatoses vénériennes). Les personnes touchées sont majoritairement des homosexuels, d'âge médian entre trente-cinq et quarante ans, souvent séropositifs au VIH et vivant en Ile-de- France 3 ( * ) . Ce phénomène s'accompagne d'une dégradation de l'impact des campagnes de prévention auprès de cette population, selon le dernier baromètre gay, qui conduit à des comportements à risque plus fréquents.

c) Un programme de lutte contre les hépatites très en deçà des enjeux

En France, 500.000 personnes sont aujourd'hui infectées par l'hépatite C et 150.000 par l'hépatite B, qui sont la cause de multiples complications (cirrhose et cancer notamment) et de plusieurs milliers de décès chaque année.

Pour tenter d'en diminuer la prévalence, un programme national « hépatites virales B et C » a été mis en place pour la période 2006-2009 et doté de 3,2 millions d'euros en 2006 pour la mise en oeuvre de campagnes d'information pour le dépistage, d'actions de prévention des contaminations dans les activités de soins et pour le soutien aux réseaux de prise en charge des malades. Il s'agit d'améliorer les délais de prise en charge afin de prévenir les complications, de renforcer la prévention et d'inciter à la vaccination contre l'hépatite B des personnes les plus exposées.

Si ces actions devraient être poursuivies en 2007, les opérateurs ne pourront compter que sur une enveloppe de 1,8 million d'euros , en baisse de près de 45 %. Ces crédits seront équitablement divisés entre les Drass et l'administration centrale, celle-ci étant notamment chargée d'établir un référentiel pour la mise en place du parcours coordonné des soins, de subventionner les associations qui participent au programme et de diffuser une information aux professionnels de santé et au grand public.

* 3 Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 25. Juin 2006.

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