3. Développer les actions d'insertion à l'attention des jeunes connaissant de nettes difficultés :

Depuis 2004, la mission générale d'insertion (MGI) , chargée spécifiquement d'intervenir auprès des jeunes de plus de 16 ans en voie ou en situation de « décrochage », connaît d'importantes difficultés financières. Les défaillances de gestion constatées en 2003 ont en effet conduit le fonds social européen (FSE) à suspendre en 2004 le cofinancement des actions menées par la MGI, obligeant l'État à se substituer très rapidement au FSE. La part du budget de la MGI inscrite en loi de finances est ainsi passée de 32,28 millions d'euros en 2004 à 50,91 millions d'euros demandés pour 2008.

Cette hausse significative ne se traduit toutefois pas par une hausse du budget réel de la MGI, l'apurement des déséquilibres nés en 2004 n'étant pas achevé. Il en résulte des difficultés budgétaires certaines, lisibles dans la nette baisse d'activité connue par la MGI ces dernières années : en 2005-2006, 58 626 élèves ont été accueilli en entretien, contre 62 745 en 2004-2005. Les actions de requalification ont également été touchées, puisque le nombre d'élèves préparant une qualification est passé de 12 712 en 2004-2005 à 8 053 en 2005-2006. Seules les actions d'accueil et de remotivation ont progressé, puisque 27 588 jeunes en ont bénéficié en 2005-2006, contre 22 328 en 2004-2005. On reste cependant bien loin du pic atteint en 2003, avec 41 253 élèves concernés.

Il est toutefois difficile d'apprécier la part exacte de cette baisse d'activité qui résulte des tensions budgétaires. Dans le même temps en effet, une partie des missions assurées par la MGI ont été progressivement intégrée au sein des établissements, ce qui nourrit également la baisse d'activité affichée. C'est le cas en particulier des cursus adaptés, type CAP ou BEP en un an, qui ne sont plus organisés directement par elle, ainsi que des dispositifs de « veille », qui relèvent désormais de chaque établissement.

Si cette intégration progressive de certaines missions de la MGI au sein des collèges et lycées garantit sans doute une plus grande efficacité des actions d'insertion, puisque celles-ci sont menées au plus près des élèves, il n'en reste pas moins que la MGI semble désormais en attente d'un nouveau projet clair et fédérateur : au-delà de la consolidation de sa situation financière, il paraît en effet essentiel de redéfinir son rôle et non plus de transférer au fil de l'eau certaines de ses activités vers d'autres opérateurs .

Votre rapporteure souhaite en conséquence qu'une clarification des fonctions et des missions de la MGI soit opérée, ce qui serait sans doute la meilleure manière de garantir qu'un financement pérenne lui sera apporté. Quelles que soient les difficultés connues par la mission, votre rapporteure tient en effet à saluer le rôle majeur qu'elle joue dans la lutte contre l'échec scolaire et dans l'accompagnement d'élèves qui doivent reconstruire un projet d'études.

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