II. UNE TENTATIVE DE RÉÉQUILIBRAGE ENTRE AIDE BILATÉRALE ET MULTILATÉRALE DANS UN BUDGET CONTRAINT

A. LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ÉQUILIBRE

1. Des années de montée en puissance de l'aide multilatérale

Les institutions multilatérales jouent un rôle déterminant, financier et intellectuel, dans nombre de domaines importants pour le développement : santé, éducation, agriculture, développement des secteurs privés et financiers, changement climatique, aide en cas de crises, Etats fragiles, commerce.

Ce rôle déterminant se vérifie notamment dans toutes les zones géographiques prioritaires de la coopération au développement de la France.

C'est pourquoi la France s'est résolument engagée dans le soutien à l'aide multilatérale et européenne.

La part de l'aide multilatérale et européenne dans l'APD française « programmable » est ainsi passée de moins de 30 % en 1990 à plus de 50 % à partir des années 2000.

En réunissant les bailleurs autour d'un objectif de développement commun, la coopération multilatérale et européenne offre un cadre complémentaire à l'action bilatérale.

La participation active de la France aux institutions multilatérales lui confère une part d'influence et de responsabilité significative dans l'évolution du système international ainsi que dans les grands débats qui définissent l'aide au développement.

Les avantages comparatifs des institutions financières internationales résident dans leurs capacités opérationnelles et de financement par appel au marché à des conditions très compétitives, dans leur rôle catalyseur de mobilisation de ressources concessionnelles des pays bailleurs, dans leur gouvernance associant pays développés et pays en développement au sein d'un cadre permettant la prise de décisions opérationnelles, mais aussi dans leur capacité d'analyse économique et stratégique.

Ces compétences combinées leur donnent un rôle de premier plan dans le système international. Leurs systèmes de gouvernance en font des lieux de dialogue stratégique avec les pays émergents, dont les contributions et les responsabilités au sein de ces institutions, et plus largement dans la coopération au développement, sont appelées à augmenter.

Les fonds verticaux, tel que le Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'Initiative mondiale pour la vaccination et l'immunisation, ou le Fonds pour l'environnement mondial, offrent pour leur part la possibilité d'un effet de levier important aux contributions de la France, dans certains secteurs prioritaires pour lesquelles une action à l'échelle mondiale est nécessaire, en particulier dans le cadre de la santé, de l'éducation, de la sécurité alimentaire et de la lutte contre le changement climatique.

Ces instruments globaux préfigurent la mise en place de politiques publiques globales. Ils constituent aussi un terrain d'expérimentation d'une gouvernance pluri-acteurs particulièrement intéressante.

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