4. La coordination avec les autres acteurs du service public de l'emploi

Dans ce contexte financier, la recherche de synergies entre Pôle emploi et les autres acteurs du service public de l'emploi est cruciale. Si le Gouvernement a choisi de maintenir les moyens des missions locales, il a décidé, en revanche, de réduire fortement le budget alloué aux maisons de l'emploi, qui bien souvent « doublonnent » avec les agences de Pôle emploi.

Créés en 1982, les missions locales et les points d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO) sont chargés de définir et mettre en oeuvre des parcours d'insertion personnalisés au profit de jeunes de moins de vingt-six ans qui rencontrent des difficultés sociales ou professionnelles.

Le projet de loi de finances prévoit de maintenir la subvention accordée par l'Etat aux 439 missions locales et aux 32 PAIO. Elle s'élèverait en 2011 à 179,13 millions d'euros, après 179,6 millions en 2010.

Pôle emploi travaille avec les missions locales dans le cadre d'un accord de « co-traitance ». Les conseillers de Pôle emploi orientent vers les missions locales une partie des jeunes de seize à vingt-cinq ans en recherche d'emploi : le plus souvent, il s'agit de jeunes peu qualifiés, pour lesquels l'accès à l'emploi se heurte à des difficultés sociales ou de santé nécessitant un accompagnement global.

Dans un récent rapport consacré à l'accès à l'emploi des jeunes des zones urbaines sensibles (Zus), l'inspection générale des affaires sociales (Igas) appelle de ses voeux une meilleure organisation de la coopération entre les deux opérateurs. Elle demande que l'Etat leur définisse des objectifs communs et que le rôle exclusif des missions locales pour l'accompagnement des jeunes jusqu'à l'emploi soit reconnu. Elle envisage, à terme, un scénario impliquant une filialisation des missions locales dans Pôle emploi.

Les maisons de l'emploi , créées par la loi de programmation pour la cohésion sociale du 19 janvier 2005, avaient pour objectif de favoriser la coordination entre les différents acteurs du service public de l'emploi, notamment l'ANPE et les Assedic.

La création de Pôle emploi a naturellement conduit à redéfinir le rôle des 205 maisons de l'emploi. Une mission a été confiée, en 2007, au député Jean-Paul Anciaux qui a préconisé une réforme de leur cahier des charges, mettant l'accent sur leur mission de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sur un territoire. Ce nouveau cahier des charges est entré en vigueur en 2010.

Considérant que le recentrage des maisons de l'emploi sur cette nouvelle mission autorisait une diminution de leurs moyens financiers, le Gouvernement a proposé, dans le projet de loi de finances, de réduire environ de moitié les crédits qui leurs sont alloués (53 millions en 2011 contre 95,5 millions en 2010).

L'Assemblée nationale a cependant décidé de majorer de 10 millions l'enveloppe affectée aux maisons de l'emploi. Plusieurs députés se sont inquiétés des conséquences qu'une baisse trop brutale des financements aurait sur le fonctionnement de ces structures que les élus locaux ont mises en place, il y a quelques années seulement, avec les encouragements de l'Etat.

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