B. UNE RÉFLEXION APPROFONDIE SUR LA PRISE EN CHARGE DES FLUX MIGRATOIRES DOIT ÊTRE ENGAGÉE

1. Des moyens insuffisants et des structures de droit commun inadaptées
a) Une gestion empirique et des crédits insuffisants

Les réponses apportées à des flux qui sont difficilement maîtrisables témoignent jusqu'à présent d'une grande improvisation. Des solutions sont mobilisées en faisant appel aux collectivités territoriales, aux acteurs associatifs voire à la générosité des particuliers, mais les moyens demeurent insuffisants face à l'ampleur des arrivées sur notre territoire.

A cet égard, il convient de noter que les crédits supplémentaires adoptés par l'Assemblée nationale pur 2016 (69,85 millions d'euros) sont présentés comme visant à financer l'accueil de 24 000 demandeurs d'asile accueillis en France dans le cadre du plan européen de relocalisation. Ces crédits supplémentaires ne contribueront donc pas à l'hébergement et au logement des personnes déjà présentes sur notre territoire ou qui arriveront par d'autre biais.

b) Des dispositifs de droit commun inadaptés aux besoins spécifiques des migrants.

Outre le manque de places, les dispositifs de droit commun s'avèrent inadaptés à la prise en charge des migrants et des réfugiés, dont les besoins sont bien différents de ceux des publics « classiques » de l'hébergement.

Ces personnes, parfois qualifiées, sont bien souvent exténuées par le parcours et ne parlent pas nécessairement le français. Toutefois, elles ne présentent pas les problèmes psychiques ou médicaux qui sont fréquents parmi les sans-abris.

La régularisation de leur situation administrative constitue donc bien souvent la condition principale mais sine qua non de leur insertion.

2. Une vague qui n'a pas vocation à faiblir et qui ne peut être endiguée

Si l'on qualifie la situation actuelle de crise migratoire, une réduction des flux migratoires n'est pas envisageable à court ou même à moyen terme.

Les déterminants de ces mouvements de population, qu'ils soient liés à la situation politique et économique de leur pays d'origine ou aux violents conflits qui secouent plusieurs régions du voisinage de l'Union européenne, ne pourront en effet pas être résorbés sans un effort de longue haleine.

En outre, on ne peut que constater la détermination de personnes prêtes, y compris avec des enfants en bas âge, à traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune puis à parcourir l'Europe à pied pour fuir l'horreur des conflits et des persécutions. Si des réflexions doivent être engagées au sujet des règles européennes d'accueil et de séjour, on voit donc bien qu'il est vain de chercher à dissuader ou à empêcher ces personnes de chercher refuge dans nos pays.

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